Devant cette attente, les forces partisanes semblent vouloir aller vers des «manoeuvres» importantes. Les forces politiques en présence sur le terrain en Kabylie, semblent occupées à «gérer» les lendemains d'élections. Le RCD, désormais choisi par les électeurs comme étant la première force politique de la région, savoure doucement une victoire obtenue après une démission du FFS. L'ancienne force étant usée, fatiguée et traversée par des problèmes, a perdu du terrain durant les élection locales. Le parti d'Aït Ahmed, qui est sorti des dernières élections comme étant le second parti de la région, est actuellement en position de «roue libre» en Kabylie. Le chargé de mission de la fédération, élu à l'APC d'Assi Youssef dans la daïra de Boghni, doit être en principe remplacé et les militants s'attendent à tenir un congrès fédéral, en principe dans quelques semaines. Pour les militants et les responsables de ce parti dans la région, «il est certain que la place du FFS est dans le coeur des gens et son recul est dû au comportement de certains élus et responsables qui se sont conduits comme des opposants au parti et non comme des militants». Le RCD pour sa part dira «mettre tout en oeuvre pour que les citoyens jugent la gestion de nos élus et observent la différence entre les uns et les autres. Nous sommes des bâtisseurs et nous ferons tout au profit de la wilaya.» Le FLN a lui aussi fait de gros efforts, a su regagner des places fortes dans la région. Alors que durant la décennie précédente, le parti n'avait pratiquement aucune audience en Kabylie le voici désormais, juste derrière le FFS et aussi à la tête de la commune de Tizi Ouzou, une commune-phare de la région. Et comme pour «punir» le FFS de l'avoir marginalisé durant le mandat précédent, le FLN et le RND se sont alliés au RCD pour que ce dernier s'adjuge l'APW et aussi la mairie de Tizi Ouzou. Les partis islamistes tels le MRN et le MSP sont comme nous le disions avant les élections, des forces absentes sur le terrain en Kabylie, même si il est vrai, le MSP développe des efforts certains en direction des jeunes, notamment dans la région des Ouadhias afin de cultiver en eux des graines d'islamisme. Si ces efforts du MSP ne sont pas contrariés, des bataillons d'islamistes se feront jour en Kabylie. Pour l'heure, il n'y a certes pas foule lors des rencontres et autres réunions de ces forces politiques et les populations semblent loin du projet islamiste; mais le travail de fourmi réalisé, notamment avec les sorties et les autres actions développées en direction des jeunes gens, semble préparer les lendemains pour les islamistes. Les populations de Kabylie restent, pour le moment, en retrait de l'action partisane et respectent un «wait and see» qui n'est pas un refus de l'action politique mais plutôt une sorte d'examen des forces en présence. Devant cette attente, les forces partisanes semblent vouloir aller vers des «manoeuvres» importantes.