La prolongation du délai d'extraction du sable des oueds inquiète. Les membres du Conseil de la Nation ont critiqué la décision du gouvernement qui recoure encore à des solutions simples. «Au lieu d'autoriser l'extraction du sable, le gouvernement doit trouver des alternatives», a déclaré hier le sénateur, Rachid Arab. Intervenant lors du débat autour du projet de loi relative à l'eau et des dispositions relatives aux activités d'extraction des matériaux alluvionnaires, ce sénateur n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. «L'extraction du sable des oueds n'est pas une solution idéale», a-t-il affirmé l'air agacé. «Le sable extrait des oueds est-il réellement sûr pour la construction quand on sait que l'Algérie est un pays sismique?», s'est-il interrogé. Il a laissé entendre que cela pourrait avoir des conséquences néfastes à l'avenir. Pour lui, la prolongation de son exploitation, depuis des années, ne va pas encourager à recourir à d'autres alternatives. La fiabilité du sable d'oued a été également relevée par d'autres intervenants. Certains d'entre eux ont mis en exergue l'impérieuse nécessité de préserver l'environnement des oueds. Comme ils ont mis l'accent sur l'étude de procédés de déterminer des endroits spéciaux à même pour l'extraction du sable, au regard des risques que cette activité peut représenter pour la santé publique et l'environnement. Les sénateurs ont demandé au ministre des Ressources en eau, M.Abdelmalek Sellal, l'élaboration de plans «précis» et une plus grande rigueur dans l'exploitation des oueds. Certains ont même parlé de «mafia du sable» et que de nouvelles dispositions contenues dans le projet de loi en examen devraient aider à le combattre. Dans sa réponse, M.Sellal a admis que l'exploitation du sable constituait un «vrai problème» en Algérie. Il a reconnu que «des particuliers continuent de prélever des quantités importantes de sable sans aucune forme de contrôle». «L'intérêt du projet de loi est d'instaurer une plus grande rigueur dans ce secteur», a-t-il simplement dit. Pour lui, le sable des oueds répond parfaitement aux conditions de fiabilité en tant que matériau de construction et son extraction, a-t-il ajouté, «sert aussi bien à maintenir, dans certains cas, les oueds au bon niveau qu'à alimenter le secteur du bâtiment, grand consommateur de ce matériau». Une commission commune aux départements ministériels sera créée afin de définir la liste des cours d'eaux concernés par l'autorisation.