La liste est tellement longue qu'il est délicat de cerner la flambée généralisée des prix. Salée, très salée sera la facture que les Algériens auront à payer durant l'année en cours. Des augmentations de tout genre sont prévues, et d'autres en perspective. Hausse des prix des voitures, des huiles de moteur, des assurances, des tarifs de transport, de l'électricité, des produits alimentaires... La liste est tellement longue qu'il est délicat de cerner la flambée généralisée des prix. L'Algérien aura de quoi avoir le tournis! La nouvelle année est inaugurée avec l'annonce par les concessionnaires automobile relative à l'augmentation de 1% à 3% des prix des voitures. Ces augmentations concernent les marques européennes, notamment françaises. En dépit des nouvelles facilitations offertes aux Algériens par le système de crédit bancaire, les hausses des prix pratiquées annuellement font quelque peu décourager plus d'un. Le découragement est d'autant plus grand au regard de l'augmentation de 20% des polices d'assurances, étalée, certes, sur deux ans. Pour justifier cette hausse, le président-directeur général de la Société algérienne des assurances (SAA), Amara Latrous, estime que «cela est nécessaire, d'autant plus que l'Algérie accuse un grand déficit en matière d'assurance automobile». «Si nous avons opté pour l'augmentation, ce n'est pas pour gagner de l'argent, mais seulement pour équilibrer les tarifs», a ajouté M.Latrous lors de son passage, la semaine dernière, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Décidément, les automobilistes ne sont pas au bout de leur peine. La voiture qui, avec le temps, tend à devenir indispensable, revient de plus en plus chère pour son propriétaire. Celui-ci ne s'est pas encore remis des augmentations précitées, que voilà Naftal qui annonce, de son côté, l'augmentation des prix des huiles de moteur de voiture, la quatrième du genre en 18 mois! Une hausse de 10% est appliquée sur cette matière, et ce, depuis le début du mois de janvier en cours. Naftec, la société produisant cette matière, souligne que ces augmentations varient selon le produit. Ainsi, pour l'huile «Chilia 20-40», utilisée pour les moteurs à essence, le bidon de 5 litres est vendu à 947DA, alors qu'auparavant, il était cédé à 905DA. Quant à l'huile utilisée pour les moteurs diesel, le prix pratiqué actuellement est de 957DA pour la même contenance, après avoir été vendu à 883DA. Les responsables de Naftec estiment que cette augmentation est dictée par les prix pratiqués actuellement sur le pétrole brut. En effet, cette matière qui se vendait auparavant à 7900DA/tonne, se vend actuellement à 12.000DA/tonne. Faut-il laisser sa voiture au garage et prendre le bus? Option difficile, d'autant plus que, outre l'embouteillage qui risque de prendre tout votre temps, vous risquez de subir le diktat des chauffeurs de bus qui travaillent suivant leur goût et l'humeur du jour. Une autre option s'impose alors: prendre le train. Mais là aussi, on annonce l'augmentation des tarifs pratiqués par la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf), notamment dans la banlieue algéroise. En effet, depuis le 1er janvier, la Sntf a augmenté ses tarifs sur une destination de plus de 10km. Ainsi, le prix du billet de la correspondance entre Alger et Blida, qui était de 40DA, est passé à 55DA. Mais les prestations de service offertes par la Sntf demeurent inchangées, et aucune amélioration, aussi infime soit-elle, n'est à signaler. Ce n'est pas tout. La liste des augmentations risque d'être plus longue. Une autre hausse en perspective? Malheureusement oui! Il s'agit de la Société nationale d'électricité et de gaz (Sonelgaz) qui ne cesse de brandir sa sempiternelle menace: augmenter les tarifs de l'électricité. Son premier responsable, Noureddine Bouterfa, revient à chaque occasion à la charge: «Les Algériens ne paient que 65% du prix réel de l'électricité» estime-t-il. Déjà, les ménages n'arrivent pas à payer leurs factures actuelles, alors que dire d'une nouvelle augmentation? D'autant plus que le pouvoir d'achat ne cesse de s'amenuiser. Et avec la hausse des produits alimentaires sur les marchés internationaux, et son impact négatif sur le marché local, les Algériens ne savent plus à quel saint se vouer. Aussi, au lieu de profiter de la rente pétrolière pour vivre, «on subit la vie...en silence».