L'éventualité de la révision de la Constitution, permettant au président de la République de se présenter pour un troisième mandat fait sortir le FFS de sa réserve. Pour le premier secrétaire national de ce parti, il est plutôt urgent de revoir le système. «C'est tout le système politique en Algérie qu'il faudra changer», a-t-il indiqué, mercredi dernier, dans un entretien à la chaîne de télévision arabe basée à Londres, Al Moustakila. Karim Tabbou fait ainsi sienne les déclarations du triumvirat Aït Ahmed, Mehri et Hamrouche, faites lors de l'ouverture du 4e congrès national du Front des forces socialistes. «Aujourd'hui, a expliqué M.Tabbou, le fonctionnement du système demeure le même et ce sont les mêmes cercles influents qui décident en finalité des questions de la révision ou pas de la Constitution et du 3e mandat de Bouteflika. Ni la population ni même Bouteflika ne sont associés à ce genre de décisions». En filigrane, Karim Tabbou estime que le projet de révision de la Constitution demeure un «phantasme» du FLN. Au sujet de la révision de la Constitution, M.Tabbou a rappelé que «depuis la première Constitution imposée au lendemain de l'Indépendance, aucune Constitution n'a réussi à protéger ni les hommes ni les institutions». Revenant sur la crise interne ayant, et pendant longtemps, secoué le FFS, le premier secrétaire national de cette formation politique a indiqué que «le FFS est un parti d'opposition ayant subi une tentative de renversement de sa ligne politique et de ses structures. Nous ne sommes pas à l'abri de tentatives de coup d'Etat». Par ailleurs, revenant sur le 4e congrès, qui s'est déroulé au mois de septembre dernier, Karim Tabbou a souligné que grâce à cette rencontre, le parti a pu déjouer la tentative de renversement de ses structures et de sa ligne politique. Il a rappelé que l'une des principales recommandations du dernier congrès est l'ouverture du parti qui se traduit sur le plan politique mais aussi sur le plan de la structuration.