Le président du MSP a profité de la conférence pour faire un tour d'horizon de l'actualité nationale et internationale. Il a fallu, d'abord, attendre une trentaine de minutes pour voir le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) faire son apparition. Avec un keffieh autour du cou, il annonce déjà la couleur: le discours sera consacré, dans sa plus grande partie, à la crise palestinienne, eu égard aux derniers développements tragiques survenus particulièrement dans la bande de Ghaza. Mais Bouguerra Soltani, le successeur de cheikh Nahnah à la tête du MSP, était surtout attendu, hier, lors d'un point de presse tenu à Alger, sur les points chauds de l'actualité nationale. «La révision de la Constitution pour commencer», dit-il, après un brûlot consacré à la Télévision nationale, dans lequel M.Soltani a critiqué ce qu'il appelle «la légèreté avec laquelle est traité le drame palestinien». A propos de la révision de la Constitution, un sujet qui revient comme une prière, le président du MSP explique que le chef de l'Etat a tous les pouvoirs et prérogatives pour réviser la loi fondamentale du pays. En un mot, le président du MSP a déclaré que son parti n'a pas demandé cette révision et elle «est du ressort du président de la République ou d'une demande émanant des trois quarts de l'Assemblée». Par ailleurs, le conférencier estime qu'il existe, sans les énumérer, des piliers dans la Constitution qu'il ne faudra pas toucher. A l'entendre, cette révision, très attendue, devra consacrer les libertés individuelles et plurielles, l'exercice démocratique du pouvoir, les initiatives nationales pour le règlement des problèmes internes de l'Algérie. Dans la foulée, il dira également que cette révision de la Constitution devra «inévitablement» s'inscrire dans le cadre des «grandes réformes engagées par l'Etat algérien». Attendu également sur le front social, en ébullition depuis quelque temps, le successeur du défunt cheikh Nahnah s'est mis dans la peau d'un syndicaliste de premier carré pour défendre les droits sociaux des travailleurs et des familles algériennes. Il a tiré, derechef, la sonnette d'alarme et estimé sans réserves ni faux-fuyants que la société est dans une véritable fournaise, appelant à des solutions d'urgence pour endiguer l'érosion du pouvoir d'achat de la population. Parmi ces mesures, il suggère de subventionner tous les produits de première nécessité à la lumière de ce qu'il appelle «plafond tarifaire». Au sujet de la crise des lycées et la mobilisation imprévue des lycéens, Bouguerra Soltani estime «impossible qu'une main manipulatrice puisse être derrière le soulèvement et/ou la révolte de 500.000 élèves». Concernant la tenue du quatrième congrès du Mouvement de la société pour la paix (MSP), prévu pour le mois de juillet, mais avancé, en fin de compte, pour le mois de mars prochain, son président s'est dit «optimiste» et a évacué toute hypothèse d'une crise interne. «Entre les autres et moi, seuls les militants vont décider», a-t-il déclaré, gardant la parenthèse grande ouverte à toutes les interprétations et lectures. Il ne dira aucun autre mot sur la question. Il n'a surtout pas réagi aux informations selon lesquelles des membres de la direction du parti lui seraient hostiles. Il a annoncé, tout bonnement, l'installation, par le conseil consultatif, d'une commission de préparation du quatrième congrès du parti.