Le président italien a commencé, hier, des consultations pour trouver une issue à la crise après la chute du gouvernement Prodi. Le président italien Giorgio Napolitano a entamé, hier, des tractations pour trouver une issue à la crise politique au lendemain de la chute de Romano Prodi, alors que la droite réclame à cor et à cris des élections anticipées. M.Napolitano, un ex-communiste, qui n'a jamais caché sa préférence pour un gouvernement de transition, le temps que soit votée une nouvelle loi électorale, devait recevoir hier le président de la Chambre des députés, le communiste Fausto Bertinotti et celui du Sénat, Franco Marini. Le chef de l'Etat entend conclure, dès mardi, ses consultations avec les leaders politiques. M.Marini (74 ans), ancien dirigeant syndical venu de la Démocratie-Chrétienne et président du Sénat depuis la victoire de la gauche aux législatives d'avril 2006, est l'un des candidats les plus souvent cités pour prendre la tête d'un gouvernement de ´´salut public´´. M.Bertinotti, leader du Parti refondation communiste, est aussi favorable à des réformes institutionnelles, en particulier celle du mode de scrutin, avant que l'Italie ne retourne aux urnes. La droite, à l'exception des centristes de l'UDC, ne veut pas entendre officiellement d'un gouvernement de transition alors qu'elle est donnée largement gagnante de 10-12 points sur la gauche par 54,5%/56% contre 44/45%, selon les sondages. ´´Il faut aller au vote avec l'actuelle loi électorale, sans aucune hésitation´´, a déclaré jeudi soir Silvio Berlusconi, immédiatement après la chute de Romano Prodi, auquel les sénateurs ont refusé la confiance. ´´Nous ne nous livrerons pas à des manoeuvres en coulisses sur un gouvernement de transition pour réformer la loi électorale´´ car ´´ce serait absolument inutile´´, a ajouté l'ex-président du Conseil qui a fait voter l'actuelle loi dans les derniers mois de sa présidence avec l'objectif déclaré de bloquer une victoire de la gauche. Cette loi, qui permet à des petits partis ayant obtenu moins de 2% des voix d'entrer au Parlement, a rendu le pays ingouvernable comme l'ont montré les 20 mois du gouvernement de Romani Prodi, soumis à la pression constante et au chantage des 13 partis de sa coalition. Selon La Repubblica (gauche), Silvio Berlusconi (71 ans) pourrait cependant accepter un gouvernement de transition à une seule condition, qu'il soit dirigé par son homme de confiance, l'ancien journaliste Gianni Letta. L'allié le plus important de Silvio Berlusconi, Gianfranco Fini, le chef d'Alliance nationale, a cependant écarté hier un tel scénario. ´´Les conditions ne sont pas réunies pour un gouvernement technico-institutionnel´´, a-t-il déclaré sur la chaîne Canal 5, ajoutant que l'hypothèse Letta le faisait ´´beaucoup rire´´. Le président italien doit rencontrer mardi les représentants du Parti démocrate (PD) dont le leader et maire de Rome, Walter Veltroni, est l'un des plus chauds partisans d'un gouvernement de transition, redoutant que l'actuelle loi électorale ne conduise à une débâcle du centre-gauche. Un scrutin anticipé, avant l'échéance prévue de 2011, précipiterait ´´le pays dans une situation dramatique´´, a-t-il encore répété jeudi soir alors que la défaite de Prodi, qui refuse de ´´disparaître´´ de la scène politique après son échec, a ouvert une période de règlements de comptes au sein du PD. Le principal dossier industriel du gouvernement Prodi, la vente d'Alitalia à Air France/KLM, risque par ailleurs de faire les frais de la crise car une partie de la droite est opposée à un plan de sauvetage qui prévoit de réduire le rôle de l'aéroport de Milan-Malpensa.