Il propose de mettre en place une charte nationale «pour définir le genre de gouvernement qui gère le pays». De la révision de la Constitution, le leader du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, en parle et sans détours: «J'ai proposé l'amendement de la loi fondamentale, bien avant le jour d'aujourd'hui. Allez-y, consultez la presse. Je précise: c'était en 2002. J'ai émis ma proposition avant tout le monde. Ce sujet donc ne m'est pas étranger.» Des propos de l'invité de L'Expression, on comprendra facilement que Moussa Touati est partant pour le principe de la révision de la Constitution. «Pourquoi pas?» affirme-t-il. Et de s'expliquer: «Voici un des droits fondamentaux garantis par la Constitution: le président de la République a le droit de demander la révision de la loi-mère. Personne ne peut le lui interdire. Je ne vois pas pourquoi je m'opposerai au fait que le président exerce ce qui lui revient de droit». En termes plus clairs: Moussa Touati est pour la révision de la loi fondamentale algérienne. Pour le premier responsable du FNA, ce fait devient inévitable, puisque la Constitution, telle qu'elle est appliquée, ne protège nullement le citoyen algérien! Comment? A cela M.Touati répond: «La Constitution algérienne a de tout temps été bafouée. Les différentes révisions constitutionnelles effectuées depuis 1963, n'ont jamais respecté la volonté du peuple.» Mais la position de Moussa Touati ne s'arrête pas à ce point. Il est certes pour l'amendement de la Constitution, mais en approfondissant de la question, il s'avère que la position du numéro 1 du FNA, n'est qu'une position de principe. Et pour cause: Moussa Touati propose de mettre en place une charte nationale «pour définir le genre de gouvernement qui gère le pays» car, souligne Moussa Touati, «jusqu'à présent, on ne sait pas encore quel est le régime appliqué en Algérie, est-ce un régime présidentiel? Est-ce un régime parlementaire?». Le président du Front national algérien considère que l'on ne distingue pas le caractère du régime qui gouverne l'Algérie, il dit toutefois choisir «le régime parlementaire». Contrairement au choix du président de la République qui, lui, affichait sa préférence pour le régime présidentiel. Au-delà de ce point, comment Moussa Touati conçoit-il «sa» charte? Sur ce point, et outre la définition du régime politique actuel de l'Algérie, il propose de (re) définir le système économique que doit adopter le pays. «Sommes-nous dans un système capitaliste? Socialiste?» s'interroge-t-il, avant de préciser qu'il opte pour «le système social». Par ailleurs, au sujet du troisième mandat présidentiel, qui est actuellement propulsé au-devant de la scène politique nationale, l'invité de L'Expression précise que ce point ne l'intéresse pas. «L'essentiel pour le Front national algérien n'est pas dans le troisième mandat, ni dans la révision de l'article 74 de la Constitution, mais plutôt qu'est-ce qu'on peut donner à ce peuple. Qu'est-ce qu'on est capable de donner à l'Algérie pour la protéger des différentes crises qui risquent de lui porter un coup dur», se demande Moussa Touati.