Le sentiment terrible d'être rejeté par tout le monde. Devant un parterre de journalistes, une conférence de presse a été tenue hier au Théâtre national Mahiedine-Bachtarzi et ce, pour présenter une nouvelle pièce de Z'hor Ounissi, intitulée, Douaâ El Hammam (prière des pigeons) réalisée et adaptée par M.Messaoud Belbaz et dont la chorégraphie est conçue par Idami Messaouda. Cette rencontre était animée d'un côté, par le metteur en scène et la chorégraphe et de l'autre par Smaïl Yahou, chargé de la communication par intérim au TNA. Douaâ El Hammam est la deuxième production que le Théâtre régional de Tizi Ouzou (TRT) propose au grand public, après al achik Aouicha oual haraz de Fouzia Aït El Hadj. Douaâ El Hammam l'auteur Z'hor Ounissi, est inspirée de la réalité sociale. Et pour lui donner une dimension qui touchera toutes les femmes algériennes Messaoud Belbaz a fouillé dans le terroir, pour ajouter une touche artistique, telle que les récits historiques, les légendes les mythologies et les contes populaires. Mais, parmi les oeuvres dramatiques classiques, la tragédie est, sans conteste, le genre théâtral qui émeut le plus le public. «Il n'existe aucun environnement propice à la démocratie sous le régime des sanctions. Vu l'ignorance qui règnait durant le colonialisme et la destruction de toutes les valeurs de justice, de liberté et d'égalité. Les intellectuels, notamment ceux qui ont eu l'occasion d'étudier ou tout simplement de voyager à l'étranger, connaissent une terrible aliénation. Et le sentiment terrible d'être rejeté par tout le monde. Tel est le sort de la femme en Algérie» a écrit l'auteur. Cette pièce relate une histoire réelle de la jeune fille assassinée durant la tragédie nationale. La psychose hante la population, en général, et les femmes, en particulier. Ces dernières se demandent quel est cet inconnu qui leur veut du mal? Un grand complot. Toutes les définitions et les valeurs ont changé de sens, jusqu'à ce que l'histoire et le devenir du pays soient remis en cause. C'est un cri de conscience qui a fait bouger en la femme le rêve d'exister. Elle a décidé d'affronter ce corbeau, se mettant sur les traces de la Kahina, Tin Hinan, Fadhma N'Soumeur, Mariem Bouatoura...ce sont là les femmes algériennes et leur combat éternel. Douaâ El Hammam nous propose aussi un bouquet de titres, de beaux tableaux de notre intarissable patrimoine culturel, mais aussi toute la finesse d'une culture algérienne sur un mode musical nostalgique et triste, mais associé à un ensemble d'expressions plus complexes qui varient considérablement selon la couleur, l'ambiance ou l'état d'esprit. Il termine, bien sûr, avec une certaine énergie, de la joie et de l'allégresse.