Les trois partis ont tenté, chacun à sa manière, de marquer leurs territoires. Les jours, les mois s'égrènent sans qu'aucun événement de taille ne vienne secouer la scène politique. Certaines formations occupent, malgré tout, le terrain. La nature ayant horreur du vide. Il vaut mieux donc rappeler, à ceux qui seraient tentés de l'oublier qu'il existe, malgré tout, une certaine activité politique dans ce pays. N'est-il pas l'heure de faire le bilan ou bien l'évaluation des performances respectives de chaque parti, trois mois après les élections locales du 29 novembre 2007? Une réunion des bureaux de section du Parti des travailleurs de la wilaya d'Alger a été présidée par son porte-parole, Mme Louisa Hanoune, ce jeudi. Elle a procédé à l'examen du contexte politique sur le plan national et international, tout en fixant les objectifs de son parti pour l'année en cours. Le Parti des travailleurs avait, durant les semaines passées et depuis que le front social s'est mis en ébullition, pris des positions très tranchées et sans équivoque. Louisa Hanoune s'est exprimée clairement sur la grève des lycées, des revendications des syndicats autonomes ainsi que sur les augmentations des prix des produits de large consommation. Elle a mis, en outre, en garde les pouvoirs publics dans le cadre de la privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA). Mme Louisa Hanoune a, par ailleurs, estimé que les dernières élections locales ont eu des retombées positives sur sa formation. Elles ont permis d'enregistrer d'autres adhésions au sein du parti à travers l'ensemble du territoire national. La porte-parole du Parti des travailleurs n'a pas manqué de noter le «saut qualitatif et quantitatif» franchi par le parti, dont elle a la direction. La responsable du PT a estimé qu'«il s'agit là d'une suite inévitable pour la poursuite de la lutte sur la base du même programme, des mêmes objectifs et des mêmes positions». Dans le cadre du double scrutin du 29 novembre 2007, Louisa Hanoune a noté l'impact de son parti sur ce rendez-vous électoral. Les objectifs assignés du Parti des travailleurs sont jugés ambitieux par le chef de file du parti. En ligne de mire se profile l'acquisition d'un siège pour le PT dans un cadre transparent et légal, a conclu Mme Hanoune. L'autre parti qui a le vent en poupe, le Front national algérien, était en pays chaoui, à Batna plus précisément. Son président, Moussa Touati, s'est exprimé, lors d'une conférence régionale qui a réuni les élus du parti. Une centaine venus de l'Est et du Sud-Est algérien. La rencontre était inscrite dans le cadre des activités régulières du Front. Elle a consisté à «sensibiliser les élus locaux à la nécessité d'oeuvrer avec abnégation pour le bien des citoyens et d'adapter des méthodes de gestion efficaces», a déclaré Moussa Touati. Ce dernier n'a pas hésité à relever l'inexpérience des élus de son parti. Plus de 95% d'entre eux seraient des néophytes en matière de gestion des collectivités locales. Le président du FNA a, cependant, souligné qu'«en dépit de son jeune âge, le FNA a réussi à s'affirmer sur la scène politique...». Tandis qu'à partir de Sétif, le premier secrétaire du Front des forces socialistes tentait de convaincre pour rattraper le temps perdu. «Le FFS n'est pas le parti d'une région donnée, mais possède une dimension nationale qui s'est affirmée dans plusieurs wilayas», a martelé Karim Tabbou. Le responsable du Front des forces socialistes a appelé les jeunes Algériens à «assumer leur entière responsabilité envers leur pays». Une frange de la population algérienne, la plus vulnérable mais surtout actuellement déboussolée. Les discours politiques pourraient-ils servir de repères dans ce cas-là?