Le sport en Algérie souffre depuis les années 1990. Pour preuve, le Onze national était absent à la dernière Coupe d'Afrique des Nations. Amer constat. Le sport national est malade. Il n'arrive plus à enfanter de talents. Le ministre de la Jeunesse et des Sports le reconnaît, à contrecoeur. «Le Sport en Algérie souffre depuis les années 1990. La preuve de cette amère réalité est donnée par l'absence de notre équipe nationale de football à la dernière CAN» admet, avec un pincement au coeur Hachemi Djiar. Ce constat admis, le représentant du gouvernement a affirmé qu'il est temps de prendre le taureau par les cornes. Pour redorer le blason terni du sport national, Hachemi Djiar préconise la relance du sport scolaire, vivier incommensurable de jeunes talents. Pour ce faire, il a annoncé, hier, à partir d'Oum El-Bouaghi, lors de la 5e rencontre régionale sur les préoccupations des jeunes, la relance des classes sports-études dans les établissements scolaires ainsi que l'élargissement du nombre de lycées sportifs en Algérie. Dans ce cadre, le ministre a indiqué que «la subvention de l'Etat ira beaucoup plus à la formation qu'aux compétitions. Il faut accorder la priorité à la formation des jeunes dans le cadre du financement du ministère». Le ministère a lancé dans ce cadre une opération en coordination avec la Fédération des sports scolaires pour la relance de ces classes dans certaines wilayas. Une bonne nouvelle qui fera la joie de milliers de jeunes Algériens qui n'arrivent pas à avoir une formation digne de ce nom dans le domaine sportif. Le ministre clarifie sa vision du sport. Elle est basée sur la détection, la formation et la prise en charge. Cette stratégie ne se réalisera qu'à travers la relance des classes sports-études et l'élargissement du nombre de lycées sportifs à même de prendre en charge les jeunes talents avec apport des familles d'élèves dans le cadre de la relance du sport scolaire. Pour rappel, cette expérience avait, dans les années 70/80, donné naissance à des personnalités du sport national. D'autre part, Hachemi Djiar a répondu à une série de questions émises par les jeunes participants issus des wilayas de l'Est, notamment Batna, El Tarf et Oum El Bouaghi, liées à leurs préoccupations. Près de 4000 jeunes ont abordé les thèmes de l'emploi et du chômage, la formation professionnelle et l'apprentissage ainsi que la lutte contre les fléaux sociaux. A ce sujet, Hachemi Djiar a déclaré que «le partenariat entre les pouvoirs publics et les mouvements associatifs est indispensable». De nombreux participants ont suggéré l'élimination de la carte du Service national des conditions d'emploi, de même que la simplification du cahier des charges imposé par l'Ansej et les banques pour créer leurs propres entreprises. Dans ce contexte, le ministre a souligné que «les mécanismes d'emploi de jeunes ont été imposés par le FMI dans les années 1990, pour résorber la crise sociale en Algérie». Il ajoute qu'il est temps de les revoir et de les adapter à la nouvelle réalité.