Cette rencontre devait permettre aux deux parties de mettre à plat les nombreux sujets en suspens. Prix du gaz, la circulation de personnes, la création de la zone de libre-échange, l'encouragement des investissements directs et l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Tels sont les sujet abordés lors du Conseil d'association Algérie-Union européenne qui s'est ouvert, avant-hier soir à Bruxelles en présence du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Ce Conseil intervient juste au lendemain des deux visites effectuées, à Alger, en un mois, respectivement par les commissaires au Commerce et aux Relations extérieures et à la Politique de voisinage, respectivement M.Peter Mandelson, et Mme Benita Ferrero-Waldner. Ce conseil, troisième du genre depuis l'entrée en vigueur de l'Accord d'association Algérie-UE, a été également une occasion pour les deux parties d'évaluer les résultats de cet accord. Cette rencontre devait permettre aux deux parties de mettre à plat les nombreux sujets qui restent en suspens. Plus de trois ans après la mise en oeuvre de cet accord, plusieurs insuffisances persistent, notamment pour l'Algérie qui n'arrive toujours pas à profiter de cette association. A Alger, M.Mandelson l'a avoué: «L'Algérie ne profite pas pleinement de cet accord», a-t-il admis. Et de reconnaître que l'actuel accord devrait être révisé. «Cela m'étonnerait que l'actuel accord fonctionne suffisamment bien pour l'Algérie. Je pense qu'il faut le revoir d'ici à 2010 pour que l'Algérie puisse en tirer quelques avantages». Aux yeux de ce dernier, de nouvelles propositions et surtout de nouvelles conditions doivent être introduites dans l'actuel accord bilatéral, notamment sur le volet commercial. «On doit mettre en place une stratégie commerciale qui facilite davantage les échanges commerciaux. C'est dans ce contexte qu'il faut enrichir l'actuel accord bilatéral». L'Europe bute sur un partenariat stratégique, notamment en ce qui concerne le prix du gaz. La double tarification pratiquée par l'Algérie sur le marché intérieur et à l'exportation, focalise les débats. Ce point est inscrit parmi les priorités des pays du Vieux Continent, au même titre que l'ouverture du marché algérien au secteur privé. Lors de sa visite en Algérie, M.Mandelson a souhaité que le marché algérien s'ouvre davantage sur le secteur privé et, notamment aux investisseurs étrangers. «Il est primordial pour l'Algérie de s'ouvrir sur le privé», a-t-il dit. L'autre point important aux yeux de l'UE, est la lutte contre l'immigration clandestine. L'accélération de la libéralisation des services et la promotion du secteur de l'énergie figurent aussi dans la politique européenne. De son côté, l'Algérie souhaite voir concrétiser la promesse d'aide à l'adhésion à l'OMC. Outre cette question, l'Algérie revendique plus de facilitations pour l'octroi des visas aux Algériens désirant se rendre en Europe. A noter que le Vieux Continent accorde un traitement spécial aux dossiers de demandes de visas des Algériens, notamment avec la nouvelle politique de «l'immigration choisie» adoptée par l'Elysée, version Nicolas Sarkozy. La France va proposer à tous les pays membres de l'UE, un nouveau pacte sur l'immigration, à l'occasion de sa présidence à l'Union européenne à partir du 1er juillet. Outre l'économie, M.Medelci a abordé avec Mme Ferrero-Waldner et M.Dimitrij Rupel, ministre des Affaires étrangères de la Slovénie -qui assure la présidence tournante de l'UE- les questions diplomatiques d'actualité. Les deux parties ont échangé des points de vue sur les questions d'intérêt commun, comme l'Union du Maghreb (UMA), les négociations en cours entre le Maroc et le Front Polisario, la situation au Sahel, le partenariat UE-Afrique et l'Union pour la Méditerranée. Il sera également question de la situation au Proche-Orient, notamment le drame et la situation humanitaire déplorable dans la bande de Ghaza.