La gauche a renforcé son emprise sur les collectivités locales en France en remportant, dimanche, une large victoire aux municipales, et en faisant aussi une nouvelle poussée dans les départements. Ces résultats renforcent l'image d'un pays à l'Exécutif à droite, mais avec des territoires majoritairement à gauche. A l'issue d'élections cantonales, largement éclipsées dimanche par les municipales, la gauche paraissait assurée de conquérir au moins huit nouveaux départements. Elle avait déjà une courte majorité de départements depuis 2004 (51 contre 50). La gauche détient en outre 20 régions sur 22. C'est surtout au niveau des mairies des grandes villes que les gains sont spectaculaires pour le Parti socialiste. En prenant à la droite deux villes de plus de 200.000 habitants, Toulouse (sud-ouest) et Strasbourg (est) et en conservant facilement les six qu'elle détenait déjà, elle ne laisse plus à la droite que Marseille (sud-est), la deuxième ville du pays, Bordeaux (sud-ouest) et Nice (sud-est). La gauche domine désormais très largement dans les villes de plus de 100.000 habitants (25 contre 12) alors qu'elle était minoritaire avant ce scrutin (16 contre 21 pour la droite). Cette emprise sur les collectivités locales offre à la gauche des avantages indéniables, avec la possibilité pour un nombre important d'élus locaux de faire leurs preuves dans la gestion de fonds publics en forte augmentation depuis la décentralisation du début des années 1980. Mais si la gauche est dominatrice à l'échelle locale, elle ne parvient plus depuis de longues années à contester le leadership de la droite sur l'Exécutif national, au risque de se voir enfermer dans cette image de gestionnaire local uniquement. Depuis 1988 et la réélection de François Mitterrand, le Parti socialiste a enchaîné trois échecs à la présidentielle (1995, 2002 et 2007). Et les législatives ne lui ont plus été favorables depuis le succès de la gauche plurielle en 1997.