«Il va de soi, a affirmé le chef de l'Etat, que nous ne pouvons tolérer de tels agissements dans l'Etat de droit que nous sommes en train de mettre en place.» Le Président de la République a réagi hier à la lettre que lui a adressée le président du FFS, Hocine Aït Ahmed, au sujet du «véritable guet-apens» dont, Ahmed Djeddaï, premier secrétaire du parti, affirme avoir été l'objet. Dans une lettre adressée à Aït Ahmed, Bouteflika a promis que «l'Etat mettra tout en oeuvre pour faire la lumière, toute la lumière sur cette affaire et pour en déférer les auteurs devant les juridictions compétentes». Condamnant le principe lui-même, Bouteflika a relevé que «de tels actes, dont il reste évidemment à établir les circonstances et à préciser les motivations, ne peuvent que soulever notre réprobation et notre condamnation, sans réserve». Il va de soi, a affirmé le chef de l'Etat, que «nous ne pouvons tolérer de tels agissements dans l'Etat de droit que nous sommes en train de mettre en place.» Une façon, on ne peut plus clair, de dénoncer les agissements mafieux, et, partant, de lever le doute qu'entretiendraient les cercles politiques sur l'épisode qualifié par Djeddaï de guet-apens. En fait, en répondant avec célérité à la correspondance du chef historique du FFS, Bouteflika entend, sans doute, désamorcer une bombe politique à la veille d'un important rendez-vous électoral. A ce propos, le chef de l'Etat n'omet pas d'évoquer le scrutin du 30 mai. «Nous sommes à la veille des élections législatives qui doivent permettre l'expression libre et indépendante de la souveraineté populaire et qui donneront aux partis politiques la possibilité de faire valoir leurs choix et de faire connaître leurs propositions pour la résolution des problèmes auxquels nous sommes confrontés», a conclu le chef de l'Etat, annonçant par là même, sa détermination de ne pas reporter la date des élections que le FFS entend justement boycotter. La référence au prochain rendez-vous avec les urnes, avec en prime un argumentaire qui insiste sur le rôle des partis pour «la résolution des problèmes» de l'Algérie, passe pour être un appel à la formation de Aït Ahmed de reconsidérer sa position vis-à-vis de la prochaine consultation électorale. Enfin, en répondant à Aït Ahmed, Bouteflika semble signifier qu'il n'y a désormais au abou et qu'il est prêt à s'engager pleinement pour l'avènement de l'Etat de droit.