Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a avancé les grandes lignes du nouveau Code du travail. L'intégration des syndicats autonomes dans le triangle de la tripartite n'est pas pour demain. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, reste catégorique: «L'Ugta est le syndicat le plus représentatif dans le secteur économique et dans la Fonction publique», a-t-il proprement répondu sur la question de la participation des syndicats autonomes dans les bipartites et tripartites. S'exprimant en marge de la deuxième journée du congrès de l'Ugta, le ministre n'a pas jugé utile l'implication des syndicats autonomes dans le dialogue social gouvernement- syndicat. Pourquoi? Parce qu'il considère que ces mouvements ne sont pas assez représentés. Pour M.Louh, ce sont des syndicats sectoriels. «Citez- moi un syndicat qui est représenté dans plusieurs secteurs?» s'est-il demandé l'air agacé. «Les syndicats en question, précise-t-il, rencontrent pratiquement toutes les semaines les responsables du secteur concerné». Se référant aux critères de la représentativité au niveau national et sectoriel, le ministre estime que seule la Centrale syndicale répond parfaitement à ces normes. «Il ne faut pas sortir des règles reconnues à l'échelle internationale sur l'exercice syndical», a-t-il expliqué. Afin d'enlever toute ambiguïté, M.Louh considère qu'«il n'y a pas de syndicats autonomes ou non autonomes». Et de renchérir: «C'est la loi qui détermine comment un syndicat est agréé, quelles sont les conditions de sa création et comment un syndicaliste peut exercer son droit.» Concernant les syndicats non agréés, le ministre explique tout simplement qu'ils ne remplissent pas les conditions fixées. Il a rappelé, dans ce sens, que le gouvernement a ouvert les portes du dialogue avec tous les syndicats. Cependant, il considère que la Centrale syndicale est le seul porte-parole des travailleurs. «Je reconnais à l'Ugta les moyens civilisés pour porter les doléances des travailleurs», a-t-il avoué. L'option des grèves adoptée par les syndicats autonomes n'est pas, à ses yeux, la bonne voie. Le ministre qualifie le recours à des débrayages, de langage «violent». Interrogé sur le projet de loi relatif au Code du travail, le ministre a indiqué qu'il est en cours de finalisation et ses dernières retouches seront examinées avec les partenaires économiques et sociaux. Citant les grandes lignes de ce Code, le ministre a annoncé que de nouveaux articles seront intégrés pour combler le vide constaté dans l'actuelle législation. Ces articles concernent, entre autres, les règles de lutte contre le travail informel et le travail des enfants, ainsi que l'intégration de certaines souplesses dans le contrat de travail afin de permettre aux entreprises économiques de faire face à la concurrence extérieure sur le marché national. Le ministre a, par ailleurs, affirmé que des discussions sont prévues avec les partenaires sociaux dans le but de préserver le système de retraite. Dans son intervention, le ministre a fortement défendu le bilan du gouvernement. «Les projets d'investissements, de réalisation des grands chantiers, voila où est dépensé l'argent de l'Etat», a-t-il martelé. Le ministre a présenté une approche comparative entre la période 1990/1999 et celle de 2000/2007.