Il est malheureux de constater que dans notre pays il n'y a, jusqu'à présent, que deux «partis». Les pour et les contre. Deux extrémités qui versent forcément dans l'excès. Faut-il parler de 4e anniversaire du second mandat pour faire le bilan du président Bouteflika ou de son 9e anniversaire à la tête de l'Etat? Dans les deux cas, son bilan comporte des aspects positifs et des aspects négatifs, bien que ceux positifs sont de loin les plus nombreux. En langage de comptable, on aurait dit «un bilan excédentaire» ou «largement bénéficiaire». Mais avant de voir plus en détail ce bilan, il n'est pas inutile de se positionner par rapport aux uns et aux autres. Il est malheureux de constater que dans notre pays il n'y a, jusqu'à présent, que deux «partis». Les pour et les contre. Face-à-face. Deux extrémités qui versent forcément dans l'excès. Quand les uns traitent les autres de flagorneurs, ceux-ci répliquent pour accuser les premiers de «vendus». Les courtisans du pouvoir et ses opposants se livrent une véritable guerre qui a déjà près d'un demi-siècle. Depuis l'Indépendance. Ni les uns, ni les autres, ne tirent un quelconque dividende d'un argumentaire qui n'en est pas un. Ils desservent, en réalité, la «cause» qu'ils croient défendre. Comment qualifier tous ces courtisans qui ânonnent à tout bout de champ «Oûhda talitha» (pour un troisième mandat) alors que le principal concerné, à savoir le président lui-même, n'a encore rien dit de ses intentions? Que la Constitution en l'état ne le permet pas? Qu'il faudrait commencer d'abord par demander sa révision? Leurs comportements versent dans le ridicule qui décrédibilise forcément ce qu'ils vantent. Il est à se demander si ce n'est pas lui qui, excédé, a demandé à tout ce beau monde de se taire. Depuis peu, en effet, ces «clameurs» ont cessé brutalement. Il est certain qu'une image à la télé, de citoyens pleins de bonheur d'être sortis par l'Etat de leurs bidonvilles pour être relogés dans un bel appartement, est mille fois plus profitable au président de la République que les formules incantatoires des opportunistes. Comment qualifier, à l'inverse, tous ces opposants qui dénigrent tout autre action que la leur et toute personne qui ne soit pas de leur bord? Ils sont contre tous ceux qui ne sont pas pour eux, avec eux. Ils sont d'une rare intolérance mais pourtant n'hésitent pas, une seconde, à s'affubler du chapeau de la démocratie. Ceux-là aussi versent dans le ridicule qui décrédibilise leurs actions. Ils ne veulent ni de Bouteflika ni de Ouyahia, comme premiers magistrats sans jamais avancer le nom de leur candidat. Pourquoi? Pour qui? Il est vrai que cette deuxième catégorie de «parti» est plus à craindre que la première. Les gens masqués ne peuvent jamais inspirer confiance. Qu'on se rassure, entre ces deux extrêmes, il y a une bonne majorité d'Algériens qui savent rester lucides. Qui savent discerner le bien du mal. Qui savent détecter les qualités et les défauts de ceux qui les gouvernent ou qui prétendent vouloir le faire. Que les discours des extrémistes de tous bords ne peuvent influencer. La preuve? Les Algériens ont gardé l'Islam en rejetant les politiciens qui s'en réclamaient. Tout simplement. Une bonne majorité d'Algériens est modérée. Pragmatique. Sans haine pour personne, ils ont, cependant, cette forte détermination pour défendre ce qui est bien pour eux et combattre avec la dernière énergie ce qui est mal. Cela dit, et pour revenir au bilan du président Bouteflika, il est clair qu'il est plus que positif. Il suffit de se rappeler dans quel état était le pays en 1999. Désordre total à l'intérieur. Sur tous les plans. Sécuritaire. Economique. Social. Religieux, etc. Vers l'extérieur, rien. Le vide. L'Algérie était coupée du monde. Aucun avion étranger n'atterrissait chez nous. Une mise en quarantaine digne des pestiférés. Nous n'étions vraiment pas loin de la «solution finale». Ce simple rappel, nullement complet d'ailleurs pour les mémoires défaillantes, suffit à la comparaison avec ce que nous vivons aujourd'hui. En prenant garde, toutefois, de ne pas mélanger ce qui ne doit pas l'être. Comme par exemple, l'envolée des prix à la consommation qui est mondiale. Même là, l'Etat a mis la main à la poche. Autre exemple, le chômage qui ne pourra être réglé qu'après un long programme de formation mis en adéquation avec le programme économique. Sinon, pour le reste, il n'y a vraiment pas de quoi se plaindre. Ni des logements réalisés par milliers, ni du robinet d'eau réanimé, ni du chemin de fer sauvé du Far West, ni du réseau routier et autoroutier, ni de la téléphonie mobile et on en passe. Sans oublier, toutefois, la place reconquise par l'Algérie sur la scène internationale. Il est de tradition, pour la diplomatie algérienne, de ne pas travailler en fanfare. Mais sans être expert en relations internationales, il suffit d'aller voir à l'aéroport international de la capitale, le ballet quotidien des aéronefs du monde entier pour se rendre compte de la différence. Il suffit aussi de prêter attention au nombre d'hommes d'affaires et d'hommes politiques étrangers parmi les passagers pour se convaincre que l'Algérie est, aujourd'hui, un pays qui existe sur la mappemonde. Honnêtement, le président Bouteflika a énormément donné et apporté à l'Algérie et aux Algériens. Cela, malgré le sérieux handicap d'être mal secondé par un personnel politique pas particulièrement performant.