Le film néerlandais, les caricatures danoises et l'interdiction du foulard en France ont attisé la ferveur djihadiste. L'Europe occidentale est sur le qui-vive. Les menaces terroristes sont réelles et sérieuses, préviennent les experts en sécurité et les officiels du Vieux Continent. Rien qu'en Grande-Bretagne, on avance l'existence de deux cents réseaux impliqués dans l'élaboration de trente complots terroristes «actifs». Jackie Smith, ministre britannique de l'Intérieur, a indiqué, la semaine dernière, que ses services «surveillaient de près deux mille individus». Elle a qualifié le risque terroriste pesant sur son pays de «sérieux et en augmentation». Peu avant les mises en garde de Jackie Smith, la ministre française de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie assurait que la France «est une cible potentielle. Le risque est là depuis déjà plusieurs années et il durera encore». La France, faut-il le rappeler, a été menacée à maintes reprises par Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), l'ex-Gspc. Des menaces qui ont conduit Gilles de Kerchove, coordinateur de l'Union européenne pour la lutte antiterroriste, à affirmer qu'une «menace très réelle se développe à nos frontières». Le numéro deux du réseau terroriste Al Qaîda, Ayman Al Zawahiri, a tiré à boulets rouges sur l'Iran et l'Egypte. Dans un message audio de 16 minutes, mis en ligne jeudi, sur des sites islamistes, Al-Zawahiri accuse «l'Iran chiite de chercher à annexer le sud de l'Irak et l'est de la péninsule arabique». Selon Ayman Zawahiri, «l'Iran a des objectifs clairs, il veut communiquer avec ses fidèles dans le sud du Liban», faisant allusion au Hezbollah libanais, un mouvement également d'obédience chiite. L'adjoint de Ben Laden a dénoncé, par ailleurs, le pouvoir en Egypte, son pays d'origine. L'Etat égyptien, selon lui, «affame son peuple, en application d'un plan américano-sioniste».