Le président de la Confédération nationale du patronat algérien suggère d'allouer des aides directes au profit des familles démunies. «La subvention des produits alimentaires ne profite pas aux démunis», a déclaré hier Mohand Saïd Naït-Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien, (Cnpa). «Ces subventions enrichissent les riches et appauvrissent les pauvres», a-t-il ajouté sur les ondes de la Radio Chaîne III. Les subventions qui touchent actuellement les produits alimentaires de base et le rond à béton ne sont qu'une manière «de financer les importateurs et les économies étrangères au détriment des entreprises nationales». La politique des subventions doit être revue de fond en comble, a-t-il estimé. En guise d'alternative, Naït-Abdelaziz suggère d'allouer «des aides directes au profit des familles démunies» avant de se rétracter en précisant que «les subventions de l'Etat doivent aller aux entreprises mais en exigeant des résultats». A titre d'exemple, il propose de «soutenir le producteur du lait au lieu de subventionner le sachet». L' augmentation des salaires n'a pas, non plus, trouvé grâce aux yeux du président de la Cnpa. Celui-ci soutiendra que le gouvernement doit «s'attaquer aux problèmes de fond». Il citera, notamment «le phénomène de sureffectif dont souffre le secteur de la Fonction publique». L'intervenant ne manquera pas, sur ce point également, d'interpeller les pouvoirs publics pour «soutenir le secteur économique privé et public afin qu'ils puissent supporter les augmentations». Par ailleurs, Naït-Abdelaziz demandera au gouvernement de présenter un rapport d'évaluation concernant le pacte économique et social. Le dialogue social, a-t-il noté, «a marqué le pas». Il a rappelé à cet effet, que la rencontre devant réunir l'Exécutif, l'Ugta et le patronat en octobre 2007, n'a pas eu lieu. L'évaluation globale de ce pacte avec les partenaires sociaux nous permet, précisera-t-il encore, d'«anticiper les problèmes». Abordant le chapitre de la mise à niveau des entreprises, contenue dans le pacte économique et social, Naït-Abdelaziz proposera de faire une halte d'évaluation. Quant à la mise à niveau des entreprises, l'invité de la Radio estime qu'elle n'a pas tenu toutes ses promesses et les entreprises privées sont frustrées. L'échec de cette politique, indiquera-t-il, est lié à l'absence de coordination. Une insuffisance selon lui, qui «a fait perdre au pays beaucoup de temps et d'argent». L'évaluation, insistera l'intervenant, doit toucher les banques, le foncier et tout l'environnement économique. Le président de la Cnpa tiendra à préciser que «la situation économique est difficile pour les entreprises mais pas pour tout le pays». Les entreprises ne sont pas sorties des contraintes liées à l'environnement économique, à l'exemple des banques et du foncier. «Nous souhaitons l'implication des entreprises nationales dans la réalisation des grands chantiers inscrits dans le plan de relance économique», a-t-il conclu.