Bassim Karkachi, président de la société Bivision Systems qu'il a fondée aux Etats-unis en 1999, a fait partie de la délégation des chefs d'entreprise américains en visite en Algérie du 5 au 15 avril. Jouant le rôle d'interface entre les sociétés américaines et algériennes, M.Karkachi nous parle des contrats de partenariat qui se profilent déjà à l'horizon. Il nous parle également de sa société et des solutions qu'elle propose sur le marché algérien. L'Expression: Pouvez-vous nous parler de vous en donnant une idée sur la société Bivision Systems? Bassim Karkachi: Je suis président de la société Bivision Systems qui est basée à San Diego, en Californie. La société Bivision est spécialisée dans l'intégration des systèmes d'information, des systèmes de gestion du savoir, des systèmes de télécommunication ainsi que les méthodes destinées à la modernisation de la productivité des entreprises. Bivision Systems existe depuis 1999 et commence à avoir une présence en Algérie depuis à peu près deux ans. Bivision Systems faisait partie de la délégation américaine qui a visité l'Algérie il y a quelques semaines. Pouvez-vous nous parler de cette visite et de ce qui a été fait concrètement à l'occasion de cette visite? Effectivement, Bivision Systems a participé à cet événement. Elle en a d'ailleurs été l'un des sponsors. Nous avons, en outre, engagé différentes actions afin de permettre à la délégation de chefs d'entreprise américains de se rendre en Algérie. Cette visite a été, je le rappelle, organisée par l'US Algeria Business Council, qui est un centre d'affaires algérien basé à Washington. Je voudrais signaler, d'autre part, que la délégation qui a visité l'Algérie, à partir du 5 avril et durant une dizaine de jours, est la plus importante délégation américaine du genre à s'être rendue en Algérie depuis très longtemps, puisqu'elle comptait une trentaine des chefs d'entreprise. Les entrepreneurs américains représentaient différents secteurs d'activités, tels que les secteurs du bâtiment, des travaux publics, de l'aviation civile, des télécommunications, des systèmes d'information, des finances etc. Une partie de cette délégation est restée jusqu'au 10 avril au moment où certains chefs d'entreprise sont restés plus longtemps. Il s'agissait, en fait, des chefs d'entreprise ayant trouvé des sociétés algériennes susceptibles d'entrer en partenariat. Dès l'arrivée de la délégation américaine, nous avons commencé par animer des conférences visant à présenter les entreprises présentes. Nous avons, par la suite, rendu visite à peu près à neuf ministères. La délégation comportait également ce que je pourrais qualifier de délégation restreinte qui comprenait, entre autres, l'actuel ambassadeur des Etats-unis en Algérie ainsi que son prédécesseur. Cette délégation a rencontré le chef du gouvernement algérien. Les visites rendues aux ministères algériens avaient pour objectif de récolter des informations utiles permettant d'avoir une idée sur les projets susceptibles d'être lancés en Algérie. La délégation s'est, par ailleurs, rendue à Hassi Messaoud et Tipaza. La visite de la délégation américaine avait également une dimension culturelle, puisque les chefs d'entreprise américains se sont également rendus au musée du Moudjahid. Vous avez indiqué que des possibilités de partenariat entre sociétés américaines et algériennes, ont été relevées à l'occasion de cette visite. Pouvez-vous nous en dire plus? Des contrats de partenariat sont, en effet, possibles dans les secteurs du bâtiment, de l'eau, des routes et des systèmes d'information. Des contacts ont été également établis en vue de la mise en place de sociétés mixtes algéro-américaines. Je vous parle là, de contacts dont j'ai été personnellement témoin pour avoir été l'intermédiaire entre les responsables de sociétés américaines et algériennes. Je pense que d'autres contacts ont été établis et je ne pense pas que ce soit uniquement les secteurs que je viens de citer qui intéressent les Américains. Ceux qui sont venus sont, en fait, des éclaireurs qui sont supposés transmettre les informations récoltées à d'autres sociétés américaines une fois de retour dans leur pays. J'attire, d'ailleurs, votre attention sur le fait que l'un des membres de la délégation représentait un groupe formé de plus 120 sociétés opérant dans des domaines très variés. D'autres investisseurs ont, quant à eux, des parts dans une cinquantaine de sociétés. Pouvez-vous nous parler davantage du rôle joué par Bivision dans cette visite? Bivision, à travers moi, mais aussi M.Belgacem Haba, un Algérien résidant aux Etats-Unis et qui représentait la société américaine Tessera avaient, en fait, deux rôles essentiels à jouer. En premier lieu, il s'agissait pour nous, en tant qu'Algériens résidant aux Etats-unis, de montrer que nous croyons en notre pays. Bivision, en tant que société américaine, est présente en Algérie depuis bientôt deux ans. Cette présence prouve que nous croyons en notre pays et c'est aussi un message à l'adresse des Américains qui sont encore dans la phase de prospection. Le deuxième rôle que nous avions à jouer consistait à faire l'interface entre les sociétés algériennes et les sociétés américaines afin de faciliter le contact entre elles. D'un autre côté, le message que nous voulions aussi faire parvenir aux entrepreneurs américains est que seuls les projets à long terme pouvaient marcher en Algérie et qu'il ne servait à rien de faire de petits projets qui ne durent qu'un temps. Quels sont les solutions et les produits proposés actuellement sur le marché algérien par la société Bivision Systems? Les solutions proposées par Bivision Systems en Algérie tournent autour des possibilités d'intégration de nouvelles technologies en les adaptant aux besoins algériens. Nous avons lancé une solution sous la marque StakSpak. Il s'agit d'un talkie-walkie fonctionnant avec la technologie Push-To-Talk qui permet aux sociétés algériennes d'effectuer des communications en réseaux fermés -ou gestion de communications privées de groupes- via Internet en utilisant les couvertures des trois opérateurs algériens Mobilis, Nedjma et Djezzy. Nous avons également lancé une autre solution qui intéresse, d'ailleurs, plusieurs ministères. C'est une solution de gestion de contenu Web en plusieurs langues. L'un des problèmes que nous avons constaté en Algérie, et que la délégation américaine n'a pas manqué de relever, est l'absence de langues de communication autres que le français sur les sites Internet algériens. Le produit que nous avons lancé pour faire face à cette carence est baptisé Invision Lingo. Ce produit est très adapté aux besoins algériens et il marche assez bien sur le marché. Nous avons également d'autres produits beaucoup plus complexes qui concernent la gestion des opérations télécoms ou des opérations liées au dessalement de l'eau par exemple. Nous avons aussi un projet relatif à la modernisation de l'éducation en plus d'un certain nombre de projets au sujet desquels je ne peux m'exprimer pour le moment.