La ministre française de l'Intérieur a déclaré que ce volet est au coeur de la coopération algéro-française. «Pour la France, l'Algérie est un partenaire-clé dans la lutte contre le terrorisme», a déclaré la ministre française de l'Intérieur, Mme Michèle Alliot-Marie. Lors d'une conférence de presse qu'elle a animée, hier, au siège de la direction générale de la Protection civile, la ministre française a mis en exergue ce point. Elle a clairement précisé que la lutte contre ce phénomène est au coeur de la coopération algéro-française. «Je suis persuadée que c'est ensemble que nous vaincrons les extrémistes qui ont ôté tant de vies à tant de victimes», a-t-elle martelé. Relativement confiante, Mme Alliot-Marie pense que la lutte commune reste la seule issue pour en finir avec ce phénomène. «Il est évident que la lutte contre le terrorisme ne peut être qu'une lutte que l'on mène ensemble», a-t-elle attesté. Et de renchérir: «Le terrorisme est un phénomène international et la réponse doit être internationale.» En effet, les menaces d'Al Qaîda ont sérieusement ébranlé l'Hexagone. Le volet sécuritaire constitue la colonne vertébrale de la coopération relancée entre les deux Etats. La lutte contre la petite et la grande criminalité vient en seconde position. La ministre a longuement discuté avec son homologue, Noureddine Yazid Zerhouni sur les échanges d'expérience en matière de police et de police scientifique. «Cela nous permet, estime-t-elle, de répondre aux exigences de sécurité de nos concitoyens et d'apporter également aux victimes plus de résultats dans la détermination des auteurs des crimes». Un programme de formation et d'échange d'expérience dans le domaine est d'ailleurs prévu. Une convention spécifique de financement pour la modernisation et le renforcement des capacités opérationnelles de la Protection civile a été signée, hier, entre les deux pays. Le trafic de drogue est une autre préoccupation qui a été mise sur le tapis. Constatant que la drogue originaire d'Amérique latine prend de nouveaux circuits par l'Afrique, particulièrement le Sénégal et le Nigeria, la ministre souligne l'importance d'agir ensemble. «Nous devons avoir une action commune et complémentaire en la matière». Ces circuits, explique-t-elle, sont largement utilisés pour contourner l'initiative prise par l'Union européenne d'installer un centre d'information et d'intervention dans le Pacifique à partir de Lisbonne. L'émissaire du président français a fait savoir qu'un projet de réalisation d'un centre similaire à celui de Lisbonne est prévu dans la région de la Méditerranée. «J'ai demandé l'aide et le soutien de l'Algérie», a- t-elle affirmé en ajoutant qu'«il s'agit à la fois d'arrêter la drogue et de dissuader ceux qui en assurent le trafic». Voulant donner une impulsion nouvelle aux relations bilatérales, la ministre a souligné dans son discours que «l'Algérie est un partenaire stratégique de première importance pour la France dans tous les domaines». Faisant une évaluation des rapports, la ministre dira: «Nous sommes en train de bâtir une relation d'exception commencée en 2003 et réaffirmée lors des dernières visites réciproques des présidents français et algérien». Mme Alliot-Marie et M.Zerhouni ont finalement eu le feu vert pour mettre en oeuvre la feuille de route fixée par les deux pays. Interrogée sur la circulation des personnes, la ministre est restée évasive en affirmant que «la libre circulation ne peut se faire au détriment de la sécurité». Citant les mesures de contrôle, entre autres le passeport bio-métrique, la ministre précise que cela permettra de sécuriser les déplacements et de faciliter la circulation. Sans donner de réponse précise, Mme Alliot-Marie assure que cette question est à l'étude au sein du gouvernement français et même dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée. A propos de ce projet, la ministre a démenti toutes les rumeurs faisant état que la Tunisie abritera le siège de l'UPM. Mettant en exergue l'intérêt de cette union, la ministre a expliqué que devant l'évolution démographique et économique importante de l'Inde, de la Chine, de l'Amérique latine, les pays des deux rives seront des nains. «Nous avons tous intérêt à savoir nous regrouper pour faire des ensembles qui soient de la dimension démographique et économique des autres ensembles et c'est ça le projet de la Méditerranée», a-t-elle clairement insisté. Enfin, la ministre, s'est entretenue avec le ministre des Affaires religieuses, Bouabdellah Ghlamallah. Les discussions ont porté sur un certain nombre de sujets relatifs, notamment à la tolérance, la situation de l'Islam en France et la présence des autres religions en Algérie.