Le dédommagement se fait en fonction d'une expertise pour les biens matériels et du taux fixé par les médecins de la Cnas pour les blessés. L'Etat algérien a décidé d'assainir le dossier des victimes du terrorisme. Près de 10.000 dossiers ont été traités par la cellule des victimes du terrorisme de la wilaya d'Alger, a-t-on appris, hier, par le biais de l'APS auprès de cette cellule. 3600 dossiers de personnes décédées et 3000 autres dossiers de personnes blessées, suite à des attentats terroristes, ont été traités par la cellule. Les dossiers relatifs aux dégâts matériels (véhicules et habitations) occasionnés par des actes terroristes, dont le nombre est estimé à 3000, ont été également mis sous la loupe, depuis la création de cette cellule en mars 1995. La cellule a eu également à traiter un total de 300 dossiers concernant des locaux à usage commercial, endommagés lors des attentats terroristes, a souligné le chargé de la cellule, Lahcène Nouani. Ces dossiers «sont en instance, faute de texte d'application». «Tous les dossiers introduits au niveau de la cellule ont été traités sauf ceux souffrant de litiges familiaux», a encore indiqué M.Nouani. Le traitement des dossiers des personnes étrangères, selon ce responsable, met plus de temps en raison de la procédure habituelle qui nécessite leur passage par le ministère des Affaires étrangères. «180 autres dossiers concernant des personnes enlevées par des terroristes ont aussi été complètement traités à notre niveau et leurs familles régularisées», a-t-il affirmé, soulignant que «les quelques instances enregistrées dans les dossiers de cette catégorie de victimes sont dues uniquement aux litiges entre les membres de leur famille». Par ailleurs, M.Nouani a précisé que pour les derniers attentats terroristes d'Alger du 11 décembre 2007 à Ben Aknoun et à Hydra, parmi les 31 dossiers de personnes décédées déposés au niveau de la cellule, seuls trois dossiers sont en instance et les proches des victimes ont été invités à compléter les dossiers. Les 34 dossiers de personnes blessées lors de ces mêmes attentats «ont complètement été pris en charge» de même qu'une bonne partie des 68 autres relatifs aux dégâts matériels, dont une «infime» partie est en cours d'expertise. «Aucun dossier n'a été déposé concernant la bâtisse qui abritait les représentations de l'ONU, et seuls des riverains propriétaires de 7 habitations endommagées par l'attentat d'Hydra ont déposé des dossiers pour être indemnisés», a-t-il relevé. Dans le même contexte, il a rappelé que les personnes morales ne sont pas indemnisées par le Fonds des victimes du terrorisme. Aussi, les victimes du terrorisme sont indemnisées à partir d'un Fonds national créé à cet effet. L'indemnisation se fait en fonction d'une expertise pour les dégâts matériels et du taux fixé par les médecins de la Caisse nationale d'assurances sociales (Cnas) pour les blessés qui ont droit, en plus, à une indemnité de traumatisme équivalant à 20% du salaire de la victime. D'autre part, M.Nouani a relevé que la cellule s'est chargée de l'aspect technique des dossiers des victimes des inondations du 11 novembre 2001 à Bab El Oued, des victimes du séisme du 21 mai 2003 et des dossiers des bénéficiaires de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, «ce qui lui a permis, a-t-il dit, d'acquérir un capital d'expérience inestimable». Dans une déclaration à L'Expression, Mme Dalila Kouidri, la secrétaire générale de l'Association nationale des familles de disparus, Anfd, a déclaré que «personne ne connaît actuellement le nombre exact de disparus».