La wilaya ne propose rien de particulier à même d'attirer les touristes. Pourtant, ce ne sont pas les sites qui font défaut. Les Biban deviendront-ils, un jour, une région à vocation touristique? Ce n'est pas l'avis des spécialistes locaux. «En dix ans d'exploitation de l'hôtel Targui, le plus grand et le plus luxueux de la wilaya, avec une trentaine de chambres dotées de tout le confort, nos clients ne sont autres que l'administration locale quand elle organise des séminaires ou manifestations culturelles, les équipes sportives et quelques passagers. Le reste de l'année, nous chômons. Jamais l'hôtel n'a reçu un groupe de touristes nationaux ou étrangers, venus spécialement visiter la région.» affirme M.Ghouila, propriétaire de l'hôtel, qui souligne que son établissement ne fonctionne qu'a 30 ou 50% de ses capacités d'accueil. Malheureusement, les perspectives de développement de ce secteur, stratégique ailleurs, sont nulles, en termes de rentabilité si l'on se base sur le bilan des propriétaires de tous les établissements hôteliers de la région. «Jamais un voyageur n'a demandé une carte touristique de la région et d'ailleurs, elle n'existe même pas; et puis, que proposer au visiteur à l'exception du bain thermique des Portes de fer, connu et ne disposant même pas d'atouts touristiques aux normes nationales comme les infrastructures d'accompagnement exigées par la profession?» se plaignent les hôteliers. C'est clair, la région des Biban n'a pas une vocation touristique et ce ne sont pas les projets de réalisation d'hôtels dans la région qui feront courir le touriste. «Il faut bien que le touriste trouve où dépenser son argent tout de même, à condition aussi que la prestation de service soit à la hauteur des attentes, notamment le transport vers les sites, les guides touristiques, l'accueil etc..» soulignent les observateurs. Globalement, affirment nos interlocuteurs, ce ne sont pas seulement les hôtels, quel que soit leur statut ou leur confort, qui attirent le vrai touriste, c'est dire que l'acte touristique est une culture à développer. Sur ce point, la wilaya est en retard. Elle ne propose rien de particulier à même d'attirer les touristes par rapport aux autres wilayas. Pourtant, le barrage de Aïn Zada en vaut bien le détour. Aussi, implanter des mobil-homes sur les rives et en faire un endroit de rêve pour les familles de pécheurs à la ligne, peut être une solution. «S'il y avait un endroit pour loger ma famille, je viendrais avec tous mes enfants passer le week-end au moins deux fois par an, puisque la pêche est ma passion» avance Kamel Benzerroug, la cinquantaine, amoureux des rives de Aïn Zada, accompagné d'un groupe de sept personnes, des amis de Barika, Batna et Bou Saâda. «Vous voyez, nous plantons des tentes pour deux jours, mais on ne peut pas ramener nos femmes et nos enfants» regrettent-ils. Le bain thermique de Ouled Halla, situé dans la daïra de Djafra, mérite également l'attention. Implanter des cabanes ou de petites constructions adaptées à l'environnement montagneux, ne ferait qu'attirer les randonneurs et contribuer au tourisme de montagne. Le tourisme n'est pas l'apanage des grands hôtels, mais il consiste plutôt en l'ingéniosité d'attirer les touristes. De ce fait, il appartient aux autorités locales et aux responsables du tourisme de redoubler d'initiatives. Sans quoi, la wilaya demeurera un simple point de transit.