«C'est à vous entrepreneurs de prendre des initiatives!» insistent MM.Djaâboub et Messahel. C'est ce qu'a déclaré le ministre du Commerce lors de la journée d'étude consacrée au renforcement de la présence économique et commerciale de l'Algérie dans le continent africain. «Un regain nouveau pour l'Afrique s'affiche en ce moment, considéré comme un continent aux nouvelles opportunités, non seulement pour les ressources naturelles qu'il possède mais aussi des capacités d'affaires et d'investissements qu'il recèle (...) C'est à ces nouvelles réalités de l'Afrique que les entreprises algériennes sont appelées à prêter une attention soutenue et à s'adapter», a-t-il notamment déclaré. Cette manifestation, première en son genre, a été organisée par le ministère du Commerce en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères. Selon Abdelkader Messahel, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des Affaires maghrébines et africaines, cette rencontre est une opportunité de dresser un état des lieux réel de la situation et de souligner les immenses capacités qu'offre le continent africain aux investisseurs et aux opérateurs dans le secteur de l'importation et de l'exportation. M.Djaâboub a expliqué, lors de son intervention, que le volume des échanges entre les pays africains et l'Algérie, qui n'a pas excédé le 1.7 milliard de dollars entre 2002 et 2007 est faible, et ce, en dépit des opportunités offertes par le marché africain pour les entreprises nationales. Selon le ministre du Commerce, le marché africain «présente des ouvertures immenses» dans les domaines de l'agroalimentaire, l'équipement industriel, et les produits manufacturés, «des domaines dans lesquels les entreprises nationales peuvent s'engouffrer». C'est dans ce contexte qu'il a insisté sur les efforts et surtout les facilitations accordées par l'Algérie pour encourager les exportations vers l'Afrique, tout en évoquant les accords signés avec les pays africains et les organisations régionales telles que l'Union économique et monétaire de l'Ouest de l'Afrique (Uemoa), avec laquelle l'Algérie est en passe de signer un accord de libre-échange pour assurer l'entrée des produits nationaux dans ce marché. Au registre des infrastructures, le ministre a tenu à rappeler les trois projets-phares qui devraient donner un élan nouveau aux échanges commerciaux entre l'Algérie et le reste de l'Afrique, citant ainsi la transsaharienne, le gazoduc (Alger-Lagos) et enfin le projet de lignes en fibre optique. «Tout ces moyens vont donner un plus aux échanges avec les pays africains, c'est à vous, entrepreneurs, de prendre des initiatives», a-t-il déclaré. Evoquant les problèmes soulevés par les opérateurs liés au transport, M.Messahel a souligné la nécessité impérative, pour les compagnies de transport, de se redéployer sur le continent africain pour pouvoir, dit-il, «voyager de l'Afrique vers l'Afrique sans changer de continent». Ce redéploiement devrait s'inscrire dans la cadre de la politique visant à dynamiser les échanges avec le reste du continent noir. Cette politique compte trois axes fondamentaux, à savoir: la création des conditions juridiques adéquates, la négociation de nouveaux accords comme celui avec l'Uemoa et enfin la création d'une synergie entre les entreprises.