Habitude n Combien de ministres sont passés dans le secteur de la jeunesse et des sports sans que la situation change d'un iota ? Pis encore, ce secteur est, sans peut-être se tromper, celui qui a vu passer et consommer le plus de ministres, dont certains ont été taxés de «ministres du football» tant leur volonté et leur désir de s'impliquer dans la chose footballistique étaient grands et motivés, mais qui, à chaque fois, se sont heurtés à l'implacable «loi du milieu». Un «milieu» mafieux, médiocre et pourri qu'est devenu le football algérien. Et pour s'y aventurer, il faudrait être bien armé et surtout bien entouré, sinon le résultat sera le même. Surtout si les moyens de la politique qu'on veut adopter ne suivent pas, toute peine sera perdue. Lors de sa première sortie avec les gens du «milieu», que sont les membres de la FAF et les présidents de clubs de notre soi-disant élite de football, le ministre est monté au créneau pour dénoncer le défaitisme ambiant et la culture de l'échec que les acteurs de la discipline, de par leur gestion et leur état d'esprit, ont semé – ou tenté de semer — des années durant dans une nation avide plutôt de progrès et de victoires. Et même si l'Etat a longtemps brillé par son absence et son désintéressement (politique et budgétaire) pour le football en particulier dans le sens d'un développement concret, la responsabilité des acteurs du football, à quelques détails près, est entière. Ce qui explique les échecs répétitifs de toute action volontariste qu'un nouveau ministre veut mener et la poursuite du déclin de notre football. Le représentant du gouvernement semble avoir adopté une démarche plus méthodologique pour s'attaquer au dossier football qui nécessite une approche particulière, prudente et surtout efficace. A en croire M. Djiar, les pouvoirs publics sont disposés cette fois à agir sérieusement en mettant le temps, l'argent et la volonté nécessaires à une véritable sortie de crise. Une refondation et une restructuration sont incontournables, alors que la mise à niveau est plus que vitale pour que le football algérien puisse revenir sur la scène continentale dans les dix ou quinze années à venir. La lutte contre l'incompétence, la médiocrité, la corruption, le trafic d'influence, le chauvinisme et la violence physique et verbale devront être implacables. Un travail de fond est inévitable en investissant sur deux éléments : l'infrastructure de base que sont les terrains d'entraînement et les centres de formation et la ressource humaine que sont la formation et la mise à niveau de l'encadrement et la prospection-formation chez les jeunes catégories. Des alternatives dont l'Algérie du football ne peut se détourner.