Les enfants nés dans les maquis sont adultes et il faut régler rapidement leur cas. Plus d'une trentaine de repentis et familles des disparus ont observé un sit-in de protestation, hier, devant l'entrée principale de la wilaya d'Oran. Ces repentis, vraisemblablement déçus par les promesses non tenues des pouvoirs publics, ont exprimé leur colère. «Nous demandons nos droits tels que définis par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale et l'application effective des instructions du Président de la République.» Ainsi, la journée d'hier a été mouvementée à Oran et les repentis ont affiché plusieurs revendications lors de ce mouvement. Ils voulaient, notamment dénoncer «la marginalisation» dont ils se disent victimes et ils ont contesté «la léthargie continue de l'administration» face à leurs problèmes sociaux. Pour appuyer leurs revendications, les repentis d'Oran ont «brandi» les dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Aussi, ont-ils soulevé «la non-mise en oeuvre effective des résolutions contenues dans cette Charte». Ils estiment que cette Charte, adoptée par référendum, leur accorde les mêmes droits civiques et politiques que les autres citoyens algériens. «Il n' y a aucune amélioration dans notre vie depuis 1999, date à laquelle nous avons déposé les armes...» déplorent-ils. Selon les repentis rencontrés sur le lieu de la manifestation, «les dossiers des personnes qui devaient bénéficier des avantages accordés dans le cadre de la Charte sont à la traîne depuis deux ans». D'autres cas de «marginalisation» ont été soulevés lors de ce sit-in. Il y a, par exemple, l'épineux problème des enfants nés dans les maquis. Une question demeure en suspens, selon ces repentis: «Ils sont presque adultes et se retrouvent sans situation vis-à-vis de l'administration». «Nous demandons qu'ils soient inscrits à l'état civil» ont-ils demandé, ajoutant que «de telles doléances doivent être, définitivement réglées dans la plus grande urgence». Ils ont soulevé également la question du logement: «Après avoir renoncé au maquis, nous nous sommes retrouvés sans domicile fixe», se sont-ils plaints. La question liée à l'emploi n'est pas en reste. Ils ont demandé leur réintégration dans leurs postes de travail. Les contestataires n'y vont pas avec le dos de la cuillère, ils estiment que «cette problématique constitue le dernier souci des responsables chargés de traiter et de suivre en permanence la question». Ainsi, cette manifestation de repentis constitue une première dans les annales de la wilaya d'Oran.