Cette pratique décourage les investisseurs étrangers de venir en Algérie et aggrave le fléau du chômage. Le phénomène de la contrefaçon a pris des proportions alarmantes en Algérie. Communément appelé «taiwan», cette pratique fait subir, incontestablement, des dégâts inestimables à l'économie algérienne. De par sa caractéristique de non maîtrisable et donc échappant à tout contrôle, la contrefaçon est quantitativement impossible à cerner. Selon les estimations approximatives fournies par des institutions étrangères, seuls 5 à 6% de la masse de trafiquants sont arrêtés. Ce qui laisse croire que 95% de trafiquants s'adonnent a cette pratique, le plus souvent, en contournant ou en exploitant les faiblesses, voire les vides juridiques de certains pays. En Algérie, cette pratique est prônée par des barons de l'import-export évoluant dans des sphères étatiques. Ces personnalités, bien que difficiles à identifier en raison des précautions judicieuses entreprises (sociétés écran ou anonymes enregistrées au nom de leurs épouses ou autres personnes de confiance) sont bien connues par le grand public. Mais faute de preuves, aucun nom n'est apparu au grand jour. Il faut dire qu'en Algérie, le code pénal actuel ne réprimande pas objectivement et exhaustivement les délits de contrefaçon. A ce titre, l'article 20 du code pénal stipule et commande «la confiscation des biens et la fermeture des établissements» par les autorités à la suite d'un constat établi de contrefaçon. La saisie ne décourage aucunement les richissimes barons qui ne trouvent aucune difficulté à réinjecter d'autres sommes exorbitantes pour l'importation. Malgré les conventions internationales de l'OMC auxquelles l'Algérie a adhéré, la contrefaçon constitue un créneau lucratif pour les nababs, qui, usant de leur influence ou de celle du sérail auquel ils appartiennent, continuent de s'enrichir au détriment de la société et de l'économie algériennes.