Ce phénomène a atteint des proportions alarmantes dans notre pays. L'Algérie est classée deuxième pays de la contrefaçon de la pièce de rechange dans le continent africain après le Nigeria. Ce phénomène a atteint des proportions alarmantes entachant ainsi l'activité commerciale dans ce secteur. Des quantités considérables de pièces contrefaites sont introduites annuellement en Algérie. Elles sont importées par les réseaux informels essentiellement de Turquie et de Chine. C'est ce que nous avons appris au cours du séminaire organisé, hier, par les établissements Siad, spécialisés, entre autres, dans la distribution de la pièce de rechange. Pour cette rencontre, cette entreprise a invité les deux directeurs de l'export et de la technique de son partenaire français Perfect Circle, quatrième équipementier automobile mondial et leader de la pièce de moteur dans le monde. Les deux intervenants ont mis l'accent sur le fléau de la contrefaçon qu'ils qualifient de “très sensible et néfaste” pour l'économie nationale. À ce propos, ils ont lancé une action commune avec d'autres équipementiers pour juguler, un tant soit peu, ce fléau. C'est ainsi que l'emballage de leurs produits est changé régulièrement. Ils sont même arrivés à entreprendre une autre action légale pour identifier la source de ce mal avec les missions économiques et les diplomates en Algérie. L'idée est de créer une certaine appréhension, voire une crainte au sein des contrefacteurs pour qu'ils abandonnent ces pratiques frauduleuses. Pour le premier semestre 2004, ils envisagent de concevoir un nouvel hologramme américain plus dimensionnel. “Comme ça, on sera tranquille pendant les deux années à venir”, dira Mme Batisse Valérie, directrice de l'export à Perfect Circle, une filiale du groupe Dana. Le vrai produit de cet équipementier peut être identifié, estime cette responsable, par le coffrage, l'étiquetage, surtout par le numéro de lot de production qu'on retrouve aussi sur les pochettes ainsi que les scellés. Il faut noter que ce spécialiste de la pièce de rechange est présent sur le marché algérien depuis 40 ans. Il a confié sa marque à tout un réseau de distribution en Algérie dans les différentes catégories de l'automobile, tel que le léger, le lourd et l'agricole. Le chiffre d'affaires du groupe Dana est estimé à 9,3 milliards de dollars US. Il détient quelque 300 usines, 8 centres de recherche et 450 lignes de produits. Son partenaire en Algérie, les établissements Siad, a lui aussi fait preuve de professionnalisme depuis la naissance de l'entreprise familiale en 1966. Il compte ouvrir une autre succursale à Alger d'une superficie de plus de 2 000 m2. Ce concessionnaire de Peugeot assure la commercialisation de l'outillage, des équipements de garage, la maintenance et la réparation de l'automobile… L'entreprise accorde beaucoup d'importance à la formation. C'est dans ce sens que la rencontre avec le partenaire français a été organisée. Des journées d'étude similaires, pour rappel, ont été déjà tenues auparavant par les établissements Siad. “Compte tenu de la constante évolution technologique dans notre secteur, nous sommes, en tant que professionnels, déontologiquement interpellés. Notre objectif, c'est de transmettre la technologie entre fabricants, techniciens, ateliers de réparation…” expliquera M. Siad Mohamed. Le premier dirigeant des établissements Siad souligne que le but est de mettre à niveau le métier de réparation automobile en Algérie. “Nous devons assurer la clientèle algérienne de la qualité de nos produits et des prestations de service que nous fournissons”, conclura-t-il. B. K.