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Zone de transhumance des GIA
TIARET
Publié dans L'Expression le 04 - 05 - 2002

Cette wilaya connaît une flambée de violence depuis le début du mois d'avril.
La stratégie est claire : depuis la mort de Zouabri, son remplaçant, Ouakal Rachid, dit «Abou Tourab», a réussi à transposer sa guerre hors du triangle Blida-Médéa-Aïn Defla.
Première conséquence de ce «transfert», Tiaret connaît une flambée de violence depuis le début du mois d'avril. Si on prend en ligne de compte les dix jours allant du 22 avril au 2 mai, l'on se trouve devant le chiffre effrayant de cinquante-quatre morts et une dizaine de blessés, sans compter le racket systématique pratiqué sur les maquignons de la région.
Le massacre de Ksar Chellala constitue la plus grande opération terroriste depuis le début de l'année, mais s'inscrit dans la logique d'escalade de la violence. Revenons une quinzaine de jours plutôt. Le 22 avril, trois bergers ont été assassinés dans la proche périphérie de Tiaret. Deux jours plus tard, seize personnes sont assassinées à Zmalat el Emir Abdelkader. Le 25 avril, quatre personnes sont encore assassinées à Mechraâ Sfa, à vingt-cinq kilomètres à l'ouest du chef-lieu de wilaya.
Avec l'assassinat perpétré dans le quartier de Chbaïki, de Ksar Chellala, l'audace et la violence sont poussées à l'extrême. Car non seulement l'assassinat de 31 personnes inquiète, mais aussi - et surtout - l'incursion même dans un tissu urbain assez dense et, de surcroît, relativement surveillé, est plus inquiétante encore.
La transposition de la violence terroriste vers cette région peut s'expliquer par plusieurs arguments que les GIA ont mis à contribution. Il y a d'abord ceci: des villes comme Zmalat el Emir Abdelkader ou Ksar Chellala n'ont pas connu de massacres terroristes depuis plusieurs années; la vigilance a presque disparu et le maillage de sécurité considérablement décru.
La ville de Ksar Chellala est grande comme peut l'être une ville de l'intérieur du pays. On peut y accéder par Aïn Oussara (61 km) ou par Boughezoul (74 km). Vous passez par Hassi F'doul, Chehbounia et Zmalet el Emir Abdelkader (ex-Taguine). A l'ouest de la ville, on passe par Sougueur, Rechaïga, Hamadia, Mehdia et Dahmouni pour arriver à Tiaret.
Tiaret, c'est une vaste région agropastorale, traversée par des montagnes rocailleuses très accidentées et placée au milieu de plusieurs wilayas, El Bayadh, Djelfa, Tissemsilt, Chlef, Relizane, Saïda et Mascara. La proximité des monts boisés de l'Ouarsenis permet aux groupes armés un rapide et efficace repli.
Ce qui fait peur aujourd'hui, c'est incontestablement l'audace prise par les groupes armés qui s'incrustent à l'intérieur du tissu urbain. Le massacre perpétré à Ksar Chellala est à ce titre inquiétant, car à 50 km à la ronde, aucune ville, aucun fief sûr ne se trouve. C'est une vaste étendue de terre plate, non boisée et, apparemment, n'offrant pas, à première vue, des caches privilégiées pour les groupes armés. Peut-être faut-il chercher dans un autre registre?
La proximité du grand souk hebdomadaire de Hassi F'doul peut donner une bonne explication. Situé à une douzaine de kilomètres de Ksar Chellala, il concentre toutes les richesses des Tiaretis. Le bétail qui y est vendu, revendu; les maquignons, qui font tourner des millions de dinars, sont, souvent un pôle d'attraction des groupes armés. Sur leur passage, ils peuvent toujours tuer des nomades isolés dans des khaïmate, comme ce fut le cas pour le massacre perpétré sur 16 personnes, dans la région de Feïdja, le 24 avril dernier.
Mais cela n'explique pas pour autant la tuerie de 31 personnes, avant-hier, à Ksar Chellala. Là, il faut réellement avoir planifié puis perpétré ce carnage, dans l'unique but de refaire surface. Les GIA qui y activent ont encore besoin de tueries pour maintenir intacts le moral des troupes et l'existence même de l'organisation.
La position géostratégique de Tiaret la met en même temps en pôle d'attraction et la rend extrêmement fragile. Dans des statistiques sécuritaires datant de 1998, Tiaret vient en tête des wilayas les plus explosées aux actes terroristes.
Tiaret, communique en même temps avec plusieurs wilayas, et qui par ce biais prend langue avec l'ouest, le Sud et le Centre. En termes clairs, c'est une véritable «plaque tournante» des groupes armés, en raison de ses frontières avec huit wilayas.
Dans la seule ville d'El Gaâda, vingt-sept casemates ont été détruites en 1998, mais Tiaret garde toujours pour ses hôtes un terrain vaste, découvert, à l'abri des surprises et pouvant renfermer des maquis armés pour plusieurs années. Les espaces de pâturage sont le pôle d'attraction du bétail, et les riches éleveurs viennent de Djelfa, Laghouat et Aïn Oussara avec des milliers de têtes de mouton durant les grandes chaleurs de l'été.
Tiaret offre aussi, comme d'autres villes de l'Ouest, la spécificité d'être une sorte de no man's land terroriste. Plusieurs groupes armés y activent. Les uns encore rattachés aux GIA, les autres en sont séparés (comme les anciens de katibet el ahoual, les houmat ed-daâwa es-salafiya, ou les djamaât islamiya mousalaha); mais tous sans exception, gardent la directive, le comportement «excommuniateur et rédempteur», ainsi que les méthodes d'attaque et de massacre spécifiques au GIA originel.
La présence des GIA dans cette région constitue un autre défi à l'armée. A elle de le relever...


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