Déception des uns, réserve des autres. Le lifting opéré au sein de l'Exécutif n'a pas été du goût d'une bonne partie de la classe politique. Le départ de Belkhadem et le retour d'Ouyahia n'a pas réellement surpris. C'est plutôt le moment choisi qui a étonné le plus. Les partis politiques sont relativement déçus. La nature du changement n'a pas été à la hauteur de leurs attentes. «On ne s'attendait pas à ce que le remaniement soit opéré ce jour là», a déclaré le député du Parti des travailleurs, M.Taâzibt. Le Parti des travailleurs ne cache pas sa déception quant au maintien de certains membres au sein de l'Exécutif, entre autres le ministre de l'Industrie. «Le remaniement n'a touché que deux postes ministériels à savoir les Télécommunications et les Transports, alors qu'il y a des ministres qui n'ont pas été à la hauteur de leur mission», a-t-il reconnu. Le parti de Louisa Hanoune espère que ce changement va apporter des solutions à la crise que traverse le pays. «Ce qui nous intéresse c'est le changement apporté dans les politiques en matière de règlement du problème des harraga et l'amélioration des conditions de vie des citoyens», a estimé M.Taâzibt. Selon lui, le plus important est de savoir s'il y aura un arrêt des politiques qui ont contribué à l'émergence des fléaux sociaux? «Nous sommes dans une situation très grave où tous les indicateurs sont au rouge»,a-t-il averti. Le PT ne compte pas se taire sur la présentation du bilan du gouvernement à l'APN. «Nous réclamons un bilan public à l'APN», a clamé M.Taâzibt. Le parti de M.Soltani n'est pas resté indifférent. Son vice-président, Abderahmane Saïdi, ne cache pas sa déception. «On aurait aimé qu'il y ait un changement plus profond», nous a-t-il confié. M.Saïdi explique que certains ministres ont échoué dans l'application et le développement des politiques de l'Etat. M.Saïdi voit en ce changement une manière de donner un nouveau souffle à l'activité de l'Exécutif. «Comme il a déjà exercé les fonctions de chef de gouvernement, M.Ouyahia va renforcer et consolider le travail du gouvernement», a analysé le vice-président du MSP. Pour lui, la présentation du bilan du gouvernement ou la déclaration de la politique générale ne sont plus utiles. «A dix mois de la fin du mandat présidentiel, le gouvernement n'a pas de temps à perdre et doit agir sur le terrain», a-t-il argumenté. Le même avis est partagé par le FNA. «Nous n'avons pas vu un changement, il s'agit juste d'un transfert de pouvoirs», a déclaré M.Moussa Touati. De son côté, le parti de Saïd Sadi reste mécontent. «Ce genre de changement n'est pas nouveau pour nous, c'est la même noria qui revient», a affirmé le chef du groupe parlementaire du RCD, M.Ferdjalah. Ce dernier ne voit aucun changement dans cette action. «Ce n'est guère une surprise pour nous, puisqu' il n' y a pas de changement profond», fait-il remarquer. Le même raisonnement est repris par le mouvement En-Nahda. «Afin de booster l'activité gouvernementale, un changement radical s'impose», a indiqué le parti dans un communiqué rendu public hier.