La plus sévère des sanctions vient d'être prise à l'encontre du porte-parole de la «commission de sauvegarde du RND». La commission de discipline du RND a tenu conclave, hier, au siège national du parti, en vue de se pencher sur la problématique des députés et membres du conseil national, partis en guerre contre leur parti depuis qu'ils ont été exclus des listes électorales. La commission, comme on a pu l'apprendre hier, n'a eu à traiter qu'un seul cas, celui du porte-parole de la commission dite de sauvegarde du RND. Aïssa Nouasri, car c'est de lui qu'il s'agit, a subi la plus lourde des sanctions prévues par les statuts du parti. Il a, en effet, été tout simplement exclu. Cette décision, toutefois, devra être entérinée par le conseil national, instance suprême entre deux congrès, avant de devenir effective. En attendant, Aïssa Nouasri sera juste suspendu de toutes les responsabilités qu'il occupe au sein de ce parti, tandis que son appartenance au parti sera gelée. De mêmes sources, proches de la direction nationale du RND, on apprend que le conseil national ne se réunirait qu'après les législatives. Cette décision, qualifiée de sage, vise surtout à éviter le moindre débordement en pleine campagne électorale, ce qui serait du pire effet sur les militants, des sympathisants et des électeurs. Cette décision serait également motivée par le trop-plein de travail du secrétaire général du RND, également ministre d'Etat, ministre de la Justice, qui a trop de dossiers «brûlants» sur les bras. En témoigne, à titre d'exemple, son absence (très remarquée) lors de la rencontre, tenue ce week-end au Mouflon d'Or, des coordinateurs de wilaya en vue de définir une stratégie électorale commune. Nos sources ajoutent que l'idée de ne sanctionner, pour le moment, que Aïssa Nouasri répond au choix exprimé par Ouyahia de laisser les portes de la «concorde» ouvertes pour tous, mais aussi de faire en sorte que le parti ne soit pas, quelque peu, décapité avec le départ de plus de 70% des membres de sa direction nationale et de plus de la moitié des membres de ses diverses directions régionales. Du côté des frondeurs, le ton est toujours à la sérénité. Joint hier par téléphone, le porte-parole de la commission de sauvegarde du RND, Aïssa Nouasri, nous a déclaré être surpris par la décision prise en conseil de discipline. «Cette décision est tout simplement illégale, donc nulle et non avenue pour la très simple raison que je n'ai pas été convoqué», tiendra à souligner avec force notre interlocuteur. En effet, les statuts du parti sont très clairs à ce sujet: tout militant a le droit de se défendre, sa présence est indispensable en conseil de discipline sauf s'il refuse d'y prendre part. Ces règles usuelles, donc, ont été occultées sciemment, ce qui rend «boiteuse» la décision d'exclusion de Aïssa Nouasri des rangs du RND. La réunion de la commission de sauvegarde du RND est prévue pour dimanche ou lundi. Cependant, le manque de moyens fait que ce ne sont pas tous les membres qui ont pu se déplacer, hier, à la capitale. Notre interlocuteur ajoute que le travail des membres de cette commission se poursuit à un rythme soutenu, puisque, jusqu'à présent, 27 coordinations de wilaya ont pu être mises en place alors que la campagne de collecte des signatures pour la convocation d'un conseil national extraordinaire serait sur le point d'aboutir. Nous en saurons, donc, un peu plus dans un jour ou deux.