«La coopération entre l'Algérie et l'Allemagne est prometteuse», a déclaré, hier, M.Chami, directeur général de la Caci. Le patron de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie est optimiste quant à l'avenir des relations algéro-allemandes. «Elles ne sont pas animées d'un esprit commerçant», a tenu à souligner l'invité de la Radio nationale qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la Chaîne III. M.Mohamed Chami, qui assure aussi la coprésidence du Forum d'affaires algéro-allemand, a estimé à quelque 400 millions d'euros les investissements des entreprises allemandes dont le nombre aurait atteint un total de 170. Selon des chiffres en provenance de sources allemandes, les exportations vers l'Algérie seraient en augmentation de 20% pour l'année 2007 et elles auraient atteint le montant de 1,8 milliard de dollars. Pour le premier trimestre de l'année 2008, elles seraient en augmentation de 44%. Ce qui explique très certainement cet optimisme affiché du directeur général de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie. L'économie algérienne hors hydrocarbures, celle que l'on appelle communément «économie productive», saura-t-elle profiter de l'opportunité qui lui est offerte pour qu'enfin elle puisse enregistrer quelques performances. L'expérience et le savoir-faire allemands ne sont plus à démontrer. Ils peuvent concurrencer les meilleurs modèles de la planète. Avec la visite qu'effectue, depuis hier, la chancelière allemande, il est plus que jamais à portée de main. Gageons sur le talent reconnu des négociateurs, des patrons et entrepreneurs algériens qui sauront probablement saisir cette occasion pour conclure les fructueux contrats dont l'économie nationale a besoin. En ce qui concerne le gaz, l'affaire semble être dans le sac. Et c'est naturel. A vrai dire, la coopération algéro-allemande a été de tout temps constante et régulière. Au même titre que les Italiens, les Allemands ont tenu à manifester leur solidarité à l'Algérie dans les années les plus difficiles de la tragédie nationale. M.Chami a tenu à rappeler la visite qu'a effectuée le ministre allemand de la Coopération en Algérie durant l'année 1997. «Un signe politique très fort», a souligné le directeur général de la Chambre algérienne du commerce et de l'industrie qui consistait à inciter les entreprises allemandes à ne pas bouder la destination Algérie. Elles étaient une dizaine à avoir fait de la résistance, parmi elles figure la société Deutz, spécialiste dans la fabrication des moteurs. Aujourd'hui, de grandes entreprises, telles que Knoff, Thissen, Siemens, sont intéressées par l'Algérie. L'implantation de ces grosses «boîtes» peut-elle profiter aux petites et moyennes entreprises? «Les PME peuvent s'inscrire dans des opérations de sous-traitance, telles qu'elles sont pratiquées chez nos voisins tunisiens», a expliqué M.Chami. Parmi les opérations de reprise des entreprises, l'invité de la Chaîne III cite l'exemple de l'entreprise de plâtre située à Oran. Un partenariat réussi grâce à la société Henkel. Elle produit, dans des délais très courts, des plaquo-plâtres qui donnent une meilleure qualité de vie. Le développement de cette entreprise devrait lui donner un rayonnement régional. «Elle devrait pouvoir exporter vers les pays voisins, dans un proche avenir», a affirmé M.Chami. Une école de formation doit y être implantée. Ce qui devrait entraîner un transfert de technologie, a ajouté l'invité de la Chaîne III, pour marquer les bénéfices que peut en tirer l'économie algérienne de cette présence allemande en Algérie. Les secteurs qui devraient bénéficier de cette coopération sont ceux de la fabrication des boîtes de vitesses, des matériaux de construction, du bâtiment et de la construction mécanique. Le site de Tiaret, qui fabrique des véhicules militaires et pour la police, bénéficie d'un savoir-faire totalement algérien reconnu à l'étranger, a tenu à souligner M.Chami. Et le fameux projet de production d'énergie hybride, que devient-il? D'une valeur estimée à 20 milliards d'euros, il devait relier par câble la ville d'Adrar à celle d'Aachen en Allemagne. Une distance de 3000 km composée à 30% de solaire et à 70% de gaz, sa réalisation serait en cours, d'après le directeur général de la Caci. Un projet ambitieux, à l'image de l'envol que veut prendre la coopération algéro-allemande.