Ces frimeurs à deux roues en mal de sensations éprouvent un énorme plaisir à surgir de nulle part au péril de leur vie et de celle des autres. Ils fusent comme des bolides au moment où on les attend le moins. Lorsque des personnes âgées et des enfants en bas âge se font faucher à quelques pas de leurs maisons par des jeunes motocyclistes, cela devient une question de sécurité publique. C'est que le danger est bel et bien transposé jusqu'au seuil de la population urbaine. C'est un secret de polichinelle de dire que la majorité de ces polissons dignes des pilotes du Formule 1, ne sont pas détenteurs de papiers réglementaires et de couverture en assurance pour ces diverses mécaniques tonitruantes. Et comme tout va de travers, ces irréductibles, mauvais plaisantins s'en donnent à coeur joie et poussent trop loin le bouchon pour faire passer quelques frissons dans le dos des passants aussi abasourdis qu'épouvantés. Il convient de rappeler que les conducteurs de ces engins terrifiants sont à 65% de jeunes adolescents que les parents gâtent à coup de grosses cylindrées et autres engins mortels, oubliant que céder aux caprices de ces jeunes, c'est hausser le bilan macabre d'une vingtaine d'adolescents qui payent chaque jour de leur vie leurs comportements fougueux et irréfléchis, pendant que d'autres vivent avec le fardeau d'un handicap soit partiel ou général à défaut d'une mort certaine. Quant aux automobilistes, eux non plus ne sont pas au bout de leurs peines et doivent faire avec et s'accommoder des situations dangereuses et des cascades fulgurantes dont seuls les conducteurs de motocycles en ont le secret. Ces frimeurs à deux roues en mal de sensations, qui au mépris de la sécurité d'autrui, éprouvent un énorme plaisir à surgir de nulle part, au péril de leur vie et de celle des autres. Ils font la pluie et le beau temps sur le boulevard du 1er Novembre, un axe très fréquenté, notamment en période estivale. Ils provoquent des nuisances sonores aux ouies des riverains en leur distillant d'incessants décibels assourdissants. Le phénomène est devenu saisonnier, car chaque été, la ville de Annaba renoue avec la nuisance provoquée par les groupes de jeunes motocyclistes toutes catégories confondues. Toutefois, il convient de noter que le contrôle demeure relativement en-deçà des résultats escomptés. Cela, en dépit du dispositif instauré comme chaque été et qui consiste en l'interdiction de circulation des motocycles dans les grandes artères de la ville de Annaba à partir de 17h. Or, cette frime mortelle reste un phénomène fort inquiétant et constitue une source de drames sanglants que l'insouciance et l'indifférence humaines ont tendance à banaliser. Les mémoires retiennent à jamais l'image du jeune S.K, parti à la fleur de l'âge (18 ans), lorsqu'en 2003, le corps a été éjecté à plus de 300 mètres, laissant la tête sous les arcades de l'Hôtel de ville de Annaba, après avoir rasé le mur de cette bâtisse à une vitesse de plus de 140 km. Un cas parmi tant d'autres. Car les collisions fatales reviennent chaque jour des mineurs inconscients du danger que représentent ces engins et l'excès de vitesse. Mais la problématique est si angoissante qu'elle nécessite une thérapie de choc!