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Histoires vraies
Au bout, la liberté (14e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 05 - 08 - 2003

Résumé de la 13e partie Saddek les ayant quittés pour se rendre chez des amis à Nancy jusqu?à la fin de la guerre, Omar et Saoudi poursuivent seuls leur route.
Au bout de quelques heures, ils sont épuisés et décident de passer la nuit dans un bois qui apparaît à l'horizon, à gauche de la route. Ils doivent se faire violence pour atteindre le bois car ils ont marché toute la journée, et leur fatigue est extrême. Les fagots mouillés s'alourdissent sur leurs épaules, bien qu'ils en aient jeté la moitié en chemin. Enfin, ils arrivent dans une clairière où ils déposent leur charge. Ils partagent un pain et du fromage et s'allongent sur un lit de feuilles humides.
Deux jours plus tard, ils s'arrêtent près d'une ferme isolée, et s'en approchent prudemment. Une longue fumée blanche s'échappe de la cheminée. Dans la cour, une femme, entre deux âges, étend du linge sur une corde tendue entre deux chênes. Saoudi s'en approche.
? Bonjour madame !
La femme l'observe, inquiète. Elle ne répond pas et lance un regard vers sa porte demeurée ouverte. D'emblée, Saoudi lui explique la situation et, peu à peu, la méfiance fait place à un sourire chaleureux. Omar les rejoint. Elle les fait entrer dans sa cuisine, où un homme âgé, des lunettes sur le nez, lit un journal. Il les regarde avec surprise. La femme lui rapporte les propos de Saoudi, et la surprise fait place à la sympathie. L'homme leur serre la main et leur propose de prendre place devant la table. Il leur dit, avec un fort accent alsacien, qu'ils sont Français et qu'ils attendent le jour où les Allemands quitteront la France occupée. Sur le fourneau, mijote une bonne soupe qui chatouille agréablement les narines des deux évadés. On leur sert du lait, du pain et de la confiture de groseille, mais ils refusent poliment le verre de vin et le salami proposés par le maître de maison... Le lendemain, un jeune homme arrive dans la maison. C'est le fils du couple. Il est agent dans la résistance.
Continuez votre chemin jusqu'à Vriange. Là, vous serez pris en charge par un réseau de résistants qui vous fera traverser le Doubs.... Ils se reposent encore pendant trois jours, et partent vers Vriange. Leurs hôtes leur remettent un peu d'argent pour payer la traversée. Maintenant, ils sont beaucoup plus confiants, mais la prudence qui leur a sauvé la vie à plusieurs reprises, ne les quitte jamais.
Enfin, ils arrivent à destination. Ils sont pris en charge par le réseau qu'ils ont pu contacter grâce aux indications de leurs hôtes, et séjournent dans une auberge, en compagnie d'autres fugitifs pressés d'échapper aux Allemands. Au bout de trois jours, un guide vient les chercher et ils quittent l'auberge. Ils sont une quinzaine et, parmi eux, une jeune femme et deux enfants. Il est minuit quand ils prennent la route deux par deux, dans un silence total... Ils marchent une bonne partie de la nuit, s'arrêtant toutes les heures pour souffler un peu, avant de repartir. Parfois, le guide les arrête d?un geste et regarde sa montre. Il connaît par c?ur les heures de ronde des troupes allemandes qui patrouillent dans la région, et guette leur passage avant de reprendre la marche. Parfois, avant de s'engager à découvert, il attend le signal de ses camarades partis en éclaireurs, qui l'avertissent de loin en imitant un cri d?oiseau de nuit. Vers trois heures, ils arrivent au point prévu pour la traversée, et découvrent des barques dissimulées par les partisans sous des saules qui les cachent entièrement. Dans un silence parfait, ils embarquent et les membres du réseau leur font traverser le Doubs. Ils sont sauvés, du moins pour le moment. Sur l'autre rive, on leur remet des billets de transport, et les voilà dans le train pour Marseille. Ils rencontrent de nombreux soldats dans le train, mais personne ne prête attention à ces deux ouvriers à la casquette vissée sur le front. Ils arrivent enfin à destination sans encombre.
Au bout d'un mois,ils sont démobilisés et Omar décide de se rendre à Nice chez des amis. Les deux hommes se quittent dans une grande émotion...
Saoudi, après dix jours passés dans une caserne, prend le bateau et retourne enfin à El-Milia où un avis de recherche des Allemands l'avait précédé, mais parmi les siens personne ne trahira jamais le retour de l'évadé dans son douar. Personne ne le dénoncera à la kommandantur, et il jouira d'un semblant de liberté malgré la misère, car la France est encore là et pour longtemps. Mais il est sûr qu'un jour, elle quittera cette terre bien-aimée, les anciens de la dechra l'ont prédit et leurs prédictions se sont toujours avérées exactes, bien qu'il lui arrive de se demander si «França» tiendra vraiment sa promesse de quitter le pays après la guerre. En attendant, et avant de rejoindre ses frères pour l'ultime combat quelques années plus tard, il vient s 'asseoir tous les soirs au crépuscule sur le seuil de sa maison du T?har, la colline qui surplombe le village. En bas, sur le sentier qui mène au village, les bovins, qui passent toute la journée dans la forêt, rentrent dans leurs étables, à la queue leu leu, suivis des femmes portant un fagot sur la tête, entourées de leurs jeunes enfants qui vont, pieds nus, piaillant comme des oiseaux...
Au bout d'un moment, la vallée s'enfonce lentement dans la nuit. Tout est silence. Seules les hauteurs d'Amriouène s'embrasent encore un moment, puis le soleil disparaît derrière les montagnes. Saoudi, perdu dans ses pensées, reste encore longtemps immobile, et la nuit est complète quand il se lève et rentre enfin chez lui, respirant une dernière fois à pleins poumons l'air frais du djebel, un air qui appelle à la liberté...


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