Il ne faut pas perdre de vue les retournements de tendance du marché, si volatile, des hydrocarbures. La question de l'augmentation des prix des produits alimentaires a été détaillée dans le 7e rapport du Conseil national économique et social (Cnes) sur le développement humain. Le Cnes qui a relevé une dégradation du pouvoir d'achat, indique que la baisse progressive des prix observés à partir de 2002, a amorcé une inflexion en 2006 et les prix ont enregistré une hausse de 2,5%. Les produits alimentaires ont subi une inflation de 4,3% dont 6% pour les produits agricoles frais, 2,5% pour les produits alimentaires manufacturés et 2,8% pour les services. La pomme de terre a enregistré une hausse de 58% alors que le sucre et les produits sucrés 29,40%, note le Cnes. En 2006, la consommation finale des ménages a atteint plus de 2,689 milliards de DA réalisant par rapport à 2005, une progression de 5,5%. En volume, elle a enregistré une augmentation (2,8%) supérieure à la croissance annuelle des prix (2,5%). Par glissement, décembre 2006/décembre 2005, l'inflation a atteint 4,40% presque le double de la moyenne annuelle. La rubrique «logement et charges» a connu une augmentation des prix de 3,21%. Les prix des transports et des communications se sont accrus de 1,52% et ce sont les ménages qui ont supporté la hausse la plus importante. L'indice d'égalité de la répartition révèle, que c'est dans le domaine des revenus qu'il est le plus faible et en écart important avec l'indice du PIB, soit de 4%. Le Cnes note que l'année 2006 est la douzième année consécutive de croissance du produit intérieur brut (PIB) avec un taux de 5,6% hors hydrocarbures. «L'aisance financière dont bénéficie aujourd'hui le pays permet de procéder à une amélioration du pouvoir d'achat, mais il ne faut pas perdre de vue les retournements de tendance du marché, si volatile, des hydrocarbures que l'Algérie avait déjà subis de plein fouet», estime l'institution de Mohamed Seghir Babès. Pour le Cnes, il convient de s'inscrire résolument dans une perspective de partage des gains de productivité et non de rente pétrolière. Le Cnes s'interroge sur la relation prix-salaire-productivité et surtout sur la manière la plus efficiente de préparer l'instauration d'une telle relation afin d'assurer une croissance et un développement durable. «Il faudrait pour cela rompre avec la relation de forte dépendance du pays vis-à-vis des hydrocarbures, diversifier son économie, renforcer les structures productives». La question de la productivité renvoie aussi, selon le Cnes, à celle essentielle du développement du savoir, qui constitue le moteur de la croissance. «L'économie fondée sur la connaissance constitue un des dossiers phares de la feuille de route du Cnes».