Les partenaires sociaux seront associés aux rounds de discussion. Jusqu'à ce jour, le gouvernement a fait cavalier seul dans ses négociations avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC), mais cette méthode sera mise de côté. C'est ainsi que le ministre du Commerce, M. Hamid Temmar, a invité les différentes associations à déléguer un ou deux experts pour défricher le terrain et sérier les différents problèmes qui seront débattus avec l'OMC. La première réunion de ce groupe aura lieu jeudi. Nous allons ensuite nous retrouver dans une sorte de stage bloqué pendant quinze jours à l'effet de déterminer quelles sont les exigences des opérateurs et de définir une stratégie nationale de négociation. «Car il est faux de prétendre que le gouvernement sait tout et qu'il est seul maître à bord. Malheureusement, force est de constater que, jusqu'à ce jour, nous n'avons pas eu beaucoup de réponses. A part la Centrale syndicale, le Forum des chefs d'entreprises et la Confédération des industriels, les autres organisations tardent à désigner leurs représentants.» Les négociations avec l'OMC sont très complexes, non seulement elles touchent différents chapitres (industries, services, agriculture, douanes...), mais encore elles sont multilatérales, puisqu'il faut négocier séparément avec les Etats-Unis, l'Europe, le Japon, la Turquie, etc. Ces précisions ont été apportées hier par M Hamid Temmar, à l'ouverture du séminaire sur le nouveau dispositif d'incitation à l'investissement en Algérie, organisé par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie à l'Hôtel International d'Alger. Parmi les autres points développés par M.Hamid Temmar, il y a celui de l'investissement lié au risque. «Il est erroné de croire que l'économie algérienne va se développer avec l'investissement direct étranger. Faire un distinguo entre l'investissement national et l'investissement direct étranger est une approche totalement absurde.» Pour M.Temmar, nous avons besoin de l'émergence de quelques grands groupes d'investisseurs algériens (5 ou 6 ou peut-être plus), qui vont entraîner vers le haut tout le secteur de la PME, mais aussi être assez attractifs pour encadrer l'investissement direct étranger et lui donner l'exemple. «L'économie algérienne, ce sont d'abord ses entreprises.» Il y a là un certain nombre de poncifs et de lieux communs qui ne sont pas aussi évidents que cela, puisque de toutes les façons, ce qui est essentiel c'est que la perception de l'Algérie à l'extérieur dépend de notre propre perception. «A l'étranger, les gens croient que l'Algérie est à feu et à sang, alors qu'il y a des problèmes de violence dans tous les pays du monde.» En d'autres termes, même si l'économie algérienne fonctionne dans des conditions normales, notre image de marque à l'extérieur est négative, et tout le problème est là. «Et c'est à nous qu'il revient de faire ce qu'il faut pour améliorer cette image de marque.» En revanche, il ne fait aucun doute que c'est la manière dont on gère nos affaires qui va influer sur notre rendement et sur nos relations avec l'étranger, la manière dont fonctionnent les banques, le port, la fiscalité, les douanes et tout l'environnement économique. Il y a beaucoup de choses qui dépendent des pouvoirs publics, mais d'autres relèvent des opérateurs eux-mêmes, notamment cette habitude prise par nos commerçants de travailler sans facture. «Dans le monde entier, le problème de l'application de la loi, de la facture, de la déclaration, de la transparence dans les transactions est essentiel. Or, chez nous, ça relève encore de l'exploit. Il y a donc là un effort à faire.» M.Hamid Temmar a conclu son intervention en appelant de tous ses voeux la constitution d'un marché financier.