Bien que le mois de Ramadhan soit un mois de piété, de pardon et d'entraide, nombreux sont les commerçants profitant de cette occasion pour se remplir les poches, aux dépens du citoyen. Les marchands de vêtements, en bons comptables, savent que les achats durant l'Aïd ne seront pas importants du fait qu'une bonne partie de la clientèle passe cette fête avec les vêtements achetés pour la rentrée scolaire. Au registre de la flambée des prix, les vêtements pour ou plutôt des nourrissons, défrayent la chronique. Le prix d'un pantalon jean d'un bébé de 18 mois est proposé à 1600 DA: «C'est du pur français», selon la vendeuse. Une robe pour fillette de 3 ans coûte 3400 DA alors que le prix d'une paire de chaussures pour une fillette de 2 ans varie entre 2700 et 3500 DA. «C'est de la marque», dit le caissier. Les produits importés par les émigrés ne sont pas à la portée du commun des pères de famille. Des pantalons pour des fillettes de 12 ans ou d'un garçon du même âge sont cédés entre 4500 et 5000 DA. «Eddi wala khali», vous dira le marchand, sûr de vendre ses produits d'origine douteuse. Quant aux vêtements chinois, ils n'intéressent plus les mamans, sauf les démunies, obligées de faire plaisir à leurs mômes. Certaines disent que les vêtements chinois se déchirent facilement et leur tissu est de très mauvaise qualité. Par contre, les adolescents, surtout les garçons, préfèrent se rendre sur le marché de la place du 20-Août au coeur de la vieille ville où se dresse quotidiennement le marché de la contre-façon, pour dénicher des chaussures à quelque 6000 ou 7000 DA, des jeans à 2800 DA ou des chemises de 1500 à 2000 DA. Les pères de famille n'ont d'autre solution que de prêter le flanc à tous les coups qu'ils reçoivent. Et avant de se remettre du premier choc, ils recevront la facture de l'eau, de l'électricité et du téléphone. Ils devront penser aux manuels scolaires manquant à leurs enfants. Ah! s'ils avaient l'âge!