Des proches de Hattab ont été abattus dans la tentative de vol de matériel de transmission. Il semble bien que les groupes armés, toutes tendances confondues, aient entamé un dangereux retour à la une. Avec cela, en prime : l'accaparation ou du moins, une tentative d'accaparer les zones urbaines. Cette fois-ci, il semblerait que désormais, il existe, du côté des citoyens, une réelle volonté non pas uniquement de ne pas faire pièce avec les groupes armés, mais aussi de déjouer leur plan et d'en faire part aux services de sécurité. Qu'on en juge: une bombe artisanale, confectionnée en forme de gros tube métallique relié à un détonateur, a été découverte par des marchands ambulants, avant-hier, à Chlef. L'alerte a été aussitôt donnée et les artificiers ont agi rapidement pour la désactiver, puis la faire exploser dans une forêt environnante. Les services de sécurité et les artificiers affirment qu'il s'agissait d'une «grosse pièce» qui aurait fait d'importants dégâts, si elle avait explosé. Dans le même chapitre, un terroriste a été abattu au niveau d'un barrage fixe de gendarmerie, placé entre Hameur El-Aïn et El-Affroun. Le terroriste, un jeune homme en tenue de sport, avait tenté de s'enfuir en douce. Un des gendarmes, qui est monté dans le bus qui faisait la liaison Hadjout-El-Affroun, a découvert sur le siège le cabas du jeune homme et, à l'intérieur, un pistolet automatique, une grenade et un bidon d'essence. Une autre source précise, au contraire, que le jeune homme était sur le point de dégoupiller sa grenade au moment où le gendarme l'a surpris et abattu. Ces deux faits s'ajoutent à celui, plus important encore, de la tentative de vol d'un matériel de transmission très sophistiqué à l'enceinte de l'université de Blida. Sur le corps de l'un des deux terroristes abattus mercredi dernier, les services de sécurité ont trouvé de fausses cartes d'identité, d'étudiants et de polices, grâce auxquelles, ils avaient pu entrer à l'université. Un des deux hommes abattus était un terroriste très recherché et serait un des plus proches lieutenants de Hattab. Selon les affirmations du chef de sûreté de wilaya de Blida, les trois comparses y étaient venus dans le but de prendre, par la force, le matériel de transmission qui se trouvait dans une salle de l'université afin, a-t-il dit, d'entrer en contact avec le groupe du Gspc encerclé en Kabylie. Des PA ont été récupérés sur le corps d'un des terroristes, qui reste en cours d'identification, ainsi qu'une carte d'immatriculation d'un brigadier qui avait été assassiné à Réghaïa, il y a quelque temps. Le terrorisme en mouvement, voilà une entrée en force des groupes armés dans le tissu urbain des grandes villes et qui risque de s'étendre. La rumeur publique, qui crée, colporte et amplifie des attentats imaginaires s'est mise de la partie. Et il y a fort à parier que tout ce qui semble un «patchwork sécuritaire» est une stratégie pour maintenir un climat de tension favorable à toutes les dérives.