A hauteur de la localité de Oued Ghir, était déployé un important dispositif de sécurité. La marche prévue par la coordination intercommunale de Béjaïa pour célébrer les événements du 19 mai 81 et exiger la libération des détenus ainsi que la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur n'a pas eu lieu. Si les participants sont venus en force des localités de la vallée de la Soummam, il n'en est pas de même pour les habitants de Béjaïa qui ne se sont pas mobilisés pour cette manifestation. A l'heure prévue pour le départ de la marche au carrefour Aamriw, personne n'était au rendez-vous. La place faisant face à la maison de la culture était déserte. A hauteur de la localité de Oued Ghir où était déployé un important dispositif de sécurité, les marcheurs de Sidi Aïch, El-Kseur, Akbou, Akfadou... ont été refoulés, les véhicules suspectés de transporter des marcheurs ont été immédiatement invités à rebrousser chemin. Furieux de n'avoir pu accéder au chef-lieu, les manifestants ont versé leur colère sur les éléments des CNS qui ont vite riposté, des gaz lacrymogènes. Des scènes d'affrontements se sont poursuivies durant plusieurs heures bloquant la circulation dans les deux sens sur la Nationale 26. Le même scénario a été signalé à Iryahen, l'accès aux participants venant d'Amizour et de la côte Est de Béjaïa ayant été, lui aussi, bloqué. Par ailleurs, les étudiants de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, qui ont voulu aussi marquer cette date, ont vu leur action empêchée avant même qu'elle ne soit entamée. L'important dispositif sécuritaire stationné en face de l'entrée de l'enceinte universitaire a refoulé les marcheurs qui ont très mal réagi donnant lieu à des affrontements qui ont duré plusieurs heures. Les étudiants, parqués à l'intérieur de la structure, arrosaient sans interruption les CNS de divers projectiles. La riposte aux gaz lacrymogènes a pollué l'air de la cité. A l'heure où nous mettons sous presse, le calme revenait peu à peu.