L'Aïd, un peu comme chaque année s'est caractérisé dans la wilaya de Tizi Ouzou par un manque flagrant de transport public. Se déplacer le jour de l'Aïd relève de l'impossible. Les fourgons de transport de voyageurs assurant les lignes des villes de l'intérieur et les villages se sont distingués par leur absence. Les foules de visiteurs, qui ne s'attendaient pas à pareille déconvenue, étaient en attente aux arrêts des fourgons et quand, par hasard, l'un de ces fourgons se pointe c'est carrément la ruée. Les marchés étaient également fermés. Mis à part les fruits et à des prix «imbattables» tellement ils sont multipliés, au bas mot, par trois à cinq fois et gare au client qui rechigne sur la qualité. «C'est à prendre ou à laisser», vous disent les marchands de quatre saisons. Dans les villes tout est fermé, les commerces, les services publics évidemment et aussi les marchés. C'est dire que l'Aïd chez nous est triste finalement. Mis à part quelques cafés qui ont gaillardement ouvert, on ne sait trop pourquoi, les autres commerces étaient aux abonnés absents. Les marchands de jouets eux, ont travaillé et bien travaillé. Ils savent qu'en ces journées de fête, les enfants ont les poches pleines. Dans les rues des villes et des villages, seuls les enfants et les adolescents ont égaillé les rues; une fois les adultes sortis de la mosquée, les terrasses de café se sont remplies. Mais en réalité les gens, par monts et par vaux, sont partis rendre visite aux familles restées dans les villages. Mais comme dit plus haut, quand on n'est pas motorisés, c'est la croix et la bannière pour se déplacer. Certes, les pharmacies de garde sont ouvertes mais pour les médecins, il faut aller aux urgences de l'hôpital et encore... Les boulangers, pour leur part, ont comme oublié que leur activité première est de fabriquer du pain, ils semblent tous être redevenus des pâtissiers. L'Aïd est, comme chaque année, un moment de casse-tête, notamment pour ceux qui ne sont pas véhiculés.