Il n'a pas cessé de revenir sur les cercles occultes qui, selon lui, veulent perpétuer la période de transition. Il a même fait le lien entre eux et ceux qui ont récemment appelé au putsch. «L'incitation au coup d'Etat est insensée», selon Nahnah, «qu'est ce qui pousse certains à appeler au putsch militaire pour détrôner le Président de la République?» D'entrée de jeu, le leader du MSP à tenu à évoquer avec sa légendaire éloquence en langue arabe, sa position. En tirant à boulets rouges sur certains partis et personnalités qui, théoriquement, appartiennent au camp des démocrates. L'homme annonce la couleur: «Que certains partis cherchent le départ du Président, cela peut se comprendre du point de vue partisan, mais de là à faire appel aux foules et à l'institution militaire pour s'ingérer dans la logique de lynchage contre le Président, c'est tout simplement inadmissible.» Allant encore plus loin dans sa logique, Nahnah déclare: «Ces gens ont l'habitude de cloner les erreurs (...) l'armée ne peut intervenir qu'en cas de dérapage majeur.» Visiblement, son soutien apporté au Président Bouteflika n'a pas été terni par le temps et par les événements qui secouent le pays depuis quelque temps. En réponse aux appels à l'aide lancés par Bouteflika à partir d'Oran dimanche dernier, Mahfoud Nahnah se montre réceptif et rassure: «Le Président est légitime et il a le devoir de terminer son mandat (...) L'Algérie ne peut éternellement vivre dans la transition.» En bon analyste, l'homme à la barbe taillée, explique que la curieuse volonté de prolonger la période de transition affichée par ces cercles, se lit aisément à travers l'enchaînement des événements et des déclarations. Il affirme dans ce contexte que ce sont les mêmes cercles, qui veulent faire sortir l'armée des casernes, oeuvrent pour le blocage des institutions de l'Etat, sabordent le prochain scrutin, qui précipitent le départ de Bouteflika. La tête de pont MSP semble ne pas vouloir aller plus loin dans ses analyses, mais a toutefois essayé de donner un aperçu sur ces «cercles occultes qui spéculent dans l'ombre». En se gardant bien entendu, de donner des noms, Nahnah nous a réservé tout de même, quelques révélations en déclarant fermement, que son mouvement a assez de preuves tangibles, pour affirmer l'existence d'hommes de main de ces cercles au sein même de l'administration qui, semble-t-il, ont «pris la tâche de compromettre» le rendez-vous électoral du 30 mai.