Après avoir boudé le sujet de la révision de la Constitution, le parti islamiste va enfin clarifier sa ligne politique à l'occasion de la tenue du conseil consultatif du 29 au 31 octobre. Le MSP s'apprête à sceller ses affaires. Le conseil consultatif se réunira du 29 au 31 octobre prochain à Alger. L'ouverture des travaux est prévue à la Safex (Foire d'Alger). Les travaux se dérouleront ensuite au siège du parti ou au complexe de Zéralda. C'est ce qu'a indiqué, hier, à L'Expression le président de cette haute instance, Abderahmane Saïdi. Ce rendez-vous ordinaire s'annonce décisif. La formation de Bouguerra Soltani aura à étudier plusieurs dossiers en relation avec le volet organique et politique. «Cette réunion va permettre d'entériner plusieurs dossiers concernant la restructuration du parti et la ligne politique», a déclaré notre interlocuteur. Sur le plan politique, M.Saïdi n'a pas dissimulé l'intention du parti d'aborder le dossier de la révision de la Constitution. Le MSP qui s'est abstenu, pendant longtemps, de s'exprimer sur ce dossier, va enfin aborder de front la question. Il prévoit d'ouvrir un sérieux débat avec ses cadres pour faire le tour du sujet. «Nous allons aborder le sujet de l'amendement de la Constitution pour clarifier notre ligne politique», a-t-il affirmé. Jusqu'à présent, la position du MSP sur le chantier constitutionnel est restée floue. «Nous ne sommes pas contre la révision de la Constitution qui est du ressort du président de la République», a dit le président du conseil consultatif du MSP. Contrairement au FLN et au RND, la formation islamiste était la seule à n'avoir pas livré tôt ses intentions sur la révision du texte fondamental du pays. Pourquoi? S'agit-il d'une conviction ou de calculs politiques? Le MSP a toujours expliqué que le moment n'était pas propice pour le faire. «Nous attendons que le Président se prononce d'abord sur la révision pour exprimer notre position», a réitéré maintes fois le patron du MSP. Or, la réalité demeure tout autre. Le parti s'est gardé de se positionner, pour éviter l'éclatement à l'intérieur de sa maison. Nul n'ignore, en fait, que le parti du défunt Nahnah a traversé une crise qui l'a longtemps divisé. Si le parti a préféré mettre un bémol au dossier politique de l'heure, c'est pour d'abord organiser sa maison. Maintenant que les résolutions du dernier congrès sont mises en place, le parti se trouve plus à l'aise pour parler de politique. Même si le bras de fer opposant Menasra à Soltani perdure, il n'en demeure pas moins que la formation islamiste est hors de la ligne rouge. La réunion du conseil consultatif sera également l'occasion pour le parti d'aplanir ses différends. Les cadres gardent un grand espoir en cette rencontre qui, semble-t-il, va mettre fin au scénario des querelles. Selon M.Saïdi, le conseil consultatif est le seul cadre où se règlent les affaires du parti. Sans exception aucune, tous les cadres sont conviés à la réunion du conseil consultatif. «Nous ne voulons pas personnaliser cette affaire», a déclaré M.Saïdi et de poursuivre: «Tout ce qui concerne le parti se règle au niveau des instances.» Le conflit entre les deux personnalités du MSP inquiète sérieusement la maison islamiste. Le parti a eu recours à plusieurs options pour tenter de trouver un terrain d'entente. Une commission de réconciliation a été chargée justement de traiter ce problème. «Les membres de la commission ont lancé une opération de conciliation entre les deux parties», a ajouté M.Saïdi. Cependant, notre interlocuteur pense que le règlement du problème n'est pas pour demain. «Le processus va prendre du temps», a-t-il estimé. Autrement dit, la crise, qui secoue la formation de feu Nahnah, est loin de connaître son épilogue. M.Saïdi rappelle toutefois que le quatrième congrès tenu en avril dernier, a laissé des séquelles.
