N'étant pas rétroactif, ce texte ne peut être opérationnel qu'à partir de 2012. Le décret exécutif 05-405 relatif aux fédérations sportives refait surface. Ce texte, qui avait soulevé tant de problèmes au moment de son application, il y a deux années de cela, est, de nouveau, évoqué au moment où est entamé le dernier trimestre de l'année 2008 qui va voir toutes ces fédérations procéder à la présentation de leur bilan puis au renouvellement de leur directions respectives. Effectivement, l'année qui s'achève est celle qui marque la fin d'un cycle olympique qui doit aboutir à la tenue d'assemblées générales électives au sein de toutes les associations sportives du pays. A ce sujet, on ne manquera pas de relever que si on se plait à demander aux ligues et aux fédérations de respecter la réglementation en vigueur, il n'en est pas de même pour certains clubs sur lesquels l'administration algérienne ferme le yeux alors que dans le processus on doit commencer par les clubs, ceux qui forment la base de tout le système. Il faudrait que ceux qui représentent l'Etat et sont appelés à faire respecter la réglementation en vigueur, en l'occurrence les DJS, nous expliquent pourquoi un tel privilège est accordé à ces clubs qui ne font, pourtant, qu'activer avec l'argent du contribuable. Cette parenthèse consacrée aux clubs fermée, il va, donc, falloir se pencher sur l'opération de renouvellement des directions des fédérations sportives qui va, incessamment, débuter. Celles qui sont en place ont été invitées, au milieu de leur mandat, à mettre les statuts de leurs fédérations respectives en conformité avec le décret exécutif 05-405. Un texte fort contraignant puisque imposant un seul mandat aux futurs élus mais aussi un certain nombre de conditions qui sont passées avec beaucoup de difficultés. Parmi ces conditions, on peut citer la possibilité accordée au ministre de la Jeunesse et des Sports de convoquer, à n'importe quel moment, l'assemblée fédérale et celle de désigner 30% des membres qui doivent siéger dans cette assemblée fédérale. Toutes les fédérations se sont pliées à la réglementation et ont procédé à la mise en conformité de leurs statuts sauf une, celle du football. Celle-ci ne l'a fait que récemment, mais la mise en conformité a été partielle puisque de nombreuses dispositions du décret n'ont pas été prises en compte, notamment les conditions que nous venons d'énumérer surtout celle qui limite à un le nombre de mandats des élus. Tout cela parce que la Fifa n'accepte pas d'ingérence gouvernementale dans les affaires des fédérations qui lui sont affiliées. Les responsables de la FAF se sont constamment opposés à la mise en conformité intégrale du décret craignant que cette même Fifa en vienne à suspendre notre football à l'échelle internationale. Mais il n'y a pas eu que la FAF à le faire. En effet, jusqu'à ce jour, le Comité olympique algérien demande la révision du décret et son comité exécutif l'a confirmé lors de sa réunion du 23 septembre dernier. Dans le communiqué sanctionnant la réunion de ce comité exécutif, il fait part de son voeu de voir «le décret être réexaminé conformément aux engagements pris afin de le mettre en conformité avec les lois algériennes et avec la réglementation internationale». Il semblerait, selon les informations dont nous disposons, que les engagements en question auraient été donnés au président du CIO, M.Jacques Rogge, lors de sa dernière visite en Algérie il y a un peu plus d'un an de cela. Et le CIO adhère à la démarche de la Fifa à propos de l'ingérence gouvernementale dans les affaires d'une fédération sportive. Comme il n'y a rien de changé, il reste à savoir si le décret est applicable immédiatement. En effet, la mise en conformité est intervenue, comme nous l'avons dit, en plein milieu du mandat des directions en place. Le texte n'étant pas rétroactif, il ne peut toucher ceux qui sont en place. Cela veut dire que ces derniers peuvent postuler à un autre et unique mandat et ce ne sera qu'à partir de 2012 que le décret sera appliqué dans sa totalité. Du reste, à quoi rime cette histoire? Comment peut-on croire que quelqu'un qui est élu pour un seul mandat puisse travailler sérieusement? Un seul mandat olympique peut, également, ne pas suffire à la mise en place d'une politique. Et puis, pourquoi obliger un président de fédération à partir s'il est prouvé qu'il fait du bon travail. Ainsi, si l'on suit les idées des concepteurs du décret, un Mohamed Meridja, qui a réussi à faire du judo la discipline sportive la plus performante du pays, celui dont les mérites ont été reconnus au point d'en faire un membre du comité exécutif de la puissante Fédération internationale de judo, doit, lui aussi, céder sa place. C'est une agression au bon sens et au souhait de voir le sport algérien relever la tête. Chez nous, on n'en est, malheureusement, pas à une anomalie près dans le domaine du sport. On se demande si le bilan moral, que l'on exige de toutes les associations sportives du pays, ne devrait pas être demandé à certaines personnes, car on voudrait bien savoir ce qu'elles ont apporté de plus au sport algérien.