Pendant plus de deux heures, le SG du RND fustigera ses adversaires. Dans un long discours souvent entrecoupé de cris parvenant de la salle, le secrétaire national du RND reviendra sur l'historique du pays sans omettre de citer Takfarinas, le révolté natif de cette ville, pour traverser le courant jusqu'à l'assassinat du gendarme Attia en 1989 et du commissaire Aït Oudia en juin 1991. Cette genèse l'amènera à tirer à boulets rouges sur les islamistes qui marchandent avec une religion épousée par nos ancêtres et nous-mêmes. C'est en tentant de parler de la Kabylie que le premier incident est constaté. Ayant commencé son intervention par un salut en kabyle, ce qui n'a pas été du goût de certains, une personne criera à la face du secrétaire du RND qu'il n'est pas kabyle et qu'il doit parler du programme. En fin orateur, Ouyahia esquivera l'attaque en donnant une leçon sur l'apprentissage de la démocratie. Les animateurs du meeting trouvent vite le moyen de contrecarrer les perturbateurs en étouffant leurs remarques déplacées du genre « fakou » par des cris en faveur de Ahmed Naoui, Ouyahia renvoie l'intervenant à l'ère de El Hadj El-Anka et sa fameuse réplique «Lifakou rahou». Pour le programme défendu par son parti, Ahmed Ouyahia expliquera que le RND propose 80 points qui, s'ils venaient à être adoptés, sortiraient le pays de la crise multiple qui le ruine. Le chômage, la crise du logement... ne sont pas des fatalités, mais des conjonctures qui trouveront une solution. Argumentant la stratégie de son parti par des chiffres, le responsable du RND conditionnera cette fin de crise à l'éradication du terrorisme et au dépôt de la kalachnikov.