Les nouvelles autorités ont toutefois fait un geste en transférant, le 13 novembre, le président renversé Sidi Ould Cheikh Abdallahi dans son village natal. La junte au pouvoir en Mauritanie depuis le coup d´Etat du 6 août campe sur ses positions avant l´expiration aujourd'hui de l´ultimatum de l´Union européenne exigeant un retour à l´«ordre constitutionnel». Les nouvelles autorités ont toutefois fait un geste en transférant, le 13 novembre, le président renversé Sidi Ould Cheikh Abdallahi de Nouakchott à son village natal, Lemden, à 250km de la capitale, où il reste toujours en résidence surveillée mais peut recevoir qui il veut. Mais ce geste a été jugé insuffisant par l´Union européenne qui avait donné un mois à Nouakchott, jusqu´au 20 novembre, pour rétablir l´ «ordre constitutionnel» dans ce pays pauvre, en grande partie désertique, trait d´union entre le Maghreb et l´Afrique subsaharienne. Le 14 novembre, l´UE, principal bailleur de fonds du pays, avait annoncé qu´elle devrait «tirer les conséquences» de l´attitude de la junte car le transfert du président renversé dans son village natal «ne vaut pas retour à l´ordre constitutionnel». Le 17 novembre, la présidence française de l´UE précisait toutefois que l´Union européenne ne prendrait pas forcément de décision cette semaine. Les sanctions européennes pourraient principalement prendre la forme d´une suspension des relations diplomatiques et de l´aide au développement, hors aide humanitaire. Une réunion est par ailleurs prévue demain à Addis Abeba, siège de l´Union africaine, sur le cas mauritanien. L´UA avait donné jusqu´au 6 octobre à la junte pour rétablir l´ «ordre constitutionnel» mais les nouvelles autorités militaires étaient restées inflexibles. De son côté, le chef de l´Etat renversé, premier président démocratiquement élu (en mars 2007) du pays depuis l´indépendance en 1960, continue de marteler qu´il est le seul «président légitime» même s´il continue «d´être privé de liberté». Ses partisans rassemblés dans le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD, anti-putsch) assurent pour leur part que le président des nouvelles autorités, Mohamed Ould Abdel Aziz, avait résumé la position des putschistes: «les problèmes de la Mauritanie ne peuvent être résolus qu´entre Mauritaniens, ceux qui vont à l´étranger mentir et prétendre à une quelconque représentativité n´aboutiront à rien du tout». Mais les putschistes n´ont toujours pas donné de date pour l'Assemblée nationale, majoritairement favorable au coup d´Etat qui avait proposé un «délai de 12 à 14 mois» pour l´organisation du scrutin, mais la junte ne s´est pas engagée et a contribué à brouiller les pistes en n´écartant pas une éventuelle candidature de son chef. A l´approche de la fin de l´ultimatum européen, la presse mauritanienne tentait pour sa part de trouver des sorties de crise.