Ce long métrage de 90 minutes aura en arrière-plan, grâce à des archives, quelques événements de la période de 1988 à 1998, mais cela n'est qu'un prétexte «soft» pour raconter des histoires d'amour et de haine. Devant un parterre de gens des médias, du 7e art et de Adkjrim Aït Oumeziane, directeur du Centre de cinématographie algérienne, le réalisateur Mohamed Khalidi a donné, mardi dernier, le premier tour de manivelle de son nouveau film Et le soleil se lève aussi, à la Maison de la presse Tahar- Djaout. C'est la Maison de la presse de la place du 1er Mai Tahar- Djaout, qui a été choisie pour annoncer le début du tournage de ce film écrit et réalisé par Mohamed Khalidi. Ce long métrage de 90 minutes se veut un film purement social avec, en arrière-plan, à l'aide d'archives, quelques événements de la période de 1988 à 1998. Ceci n'est qu'un contexte «très soft» a précisé le réalisateur, mais nécessaire au déroulement de l'histoire. Il s'agit, en fait, de deux histoires violentes et impossibles, autour desquelles gravitent d'autres personnages non moins importants. La première histoire d'amour est celle d'Amin, campé par le réalisateur lui-même et Amel alias Adila Bendimered dans la peau d'une future magistrate. Le premier, journaliste, appartient à une famille nombreuse habitant un quartier populaire. Il fait partie d'une fratrie composée de quatre frères: un chômeur hittiste, un policier, un diplômé en informatique au chômage, un écolier et d'une soeur mariée vivant avec sa petite famille dans les hôtels vétustes et malfamés. Leur père, Benamar, travaille à la poste. Leur mère, Fatima, est mère au foyer. Amel, elle, appartient à une famille cossue. D'emblée, dans le film elle tombe amoureuse d'Amin. Mais celui-ci la hait. Malgré lui, il finit par l'aimer au point de voir en elle non seulement sa future épouse, mais aussi une sorte d'Antigone dont il rêve depuis toujours. La deuxième histoire d'amour est celle de Kateb et Shahrazade. Kateb est un hittiste sensible. Il est l'un des frères d'Amin. Toutes les injustices qu'il subit et que d'autres personnages subissent, lui font terriblement mal. Il en souffre tout au long du film, jusqu'à perdre même l'espoir de se marier, faute de logement et de travail, avec sa fiancée officielle Shahrazade. Mais celle-ci dénonce cette violence dans le journal El Khabar, au point de le haïr et de ne plus vouloir de lui comme futur mari. Après quelques épreuves plus ou moins douloureuses, et après avoir participé à son insu à l'assassinat de son autre frère Lyès, le policier, Kateb décide, dans son for intérieur, de s'affranchir définitivement de sa violence aveugle, ravagé par le chagrin. D'autres personnages non moins importants gravitent autour de ces histoires d'amour et de haine: Houria par exemple, cette poétesse mi-morte, mi-vivante qui débite tantôt des poèmes en berbère, tantôt en arabe, tantôt en français et sa relation de mère avec Sofiane, le cadet de la famille de Benamar. Elle l'aime tellement qu'elle arrive à lui inculquer l'amour de la civilisation musulmane en Espagne, dont il s'éprend dès le début du film. Ou encore les deux personnages tendres et quelque peu excentriques et loufoques que sont Temoche et Parisien. Ils s'aiment tellement qu'ils provoquent malgré eux des situations très cocasses, dans le quartier. Côté casting, on retrouve des figures cinématographiques, des plus connues ou moins connues de la nouvelle génération, dont les diplômés de l'Inadc. Aussi, parmi ces comédiens, on cite Sid Ali Kouiret le père de la fratrie, Khaled Barkat, Fouzi Saïchi etc. Le dramatique côtoie ici le burlesque avec aisance. Ce film entre dans le cadre de la manifestation, «Alger, capitale de la culture arabe». Il a bénéficié de l'aide de la Télévision algérienne et du ministère de la Culture via le Fdatic. Et le soleil se lève aussi sera tourné en HD. Il aura comme lieux de tournage Alger, Boumerdès, Tipaza, Tizi Ouzou, Oran et Bousaâda.