En attendant une solution définitive de la part du wali d'Alger, les citoyens assistent à l'effondrement des maisons, qui menace leur vie au quotidien. Cela fait plus d'une année que l'Assemblée populaire communale de la Casbah se trouve dans une situation de blocage. Ses élus, au nombre de 15, n'arrivent pas à installer l'exécutif communal. Pour comprendre les raisons de cette situation, L'Expression a donné la parole aux antagonistes Des élus qui s'opposent au maire, dont quatre sont du FLN. M.Alliche Nacer en sa qualité de n°2 de la liste FLN de la Casbah et Lyès Naït Kaci, font porter l'entière responsabilité de cette situation catastrophique au maire en sa qualité de premier responsable de l'APC, en l'occurrence M.Zetili. Les griefs retenus contre lui: «Il a usé de favoritisme dans l'attribution de logements sociaux». Selon leur intervention, le vif du problème réside dans un projet de l'Eplf comprenant 1080 logements, dont 530 réservés à l'APC de la Casbah. Selon nos interlocuteurs, «ces logements ont été distribués sans qu'il y eut le moindre affichage concernant la liste des bénéficiaires. Ce qui a ouvert la voie aux spéculations et aux rumeurs les plus folles». «Après une enquête sur le terrain, nous avons constaté que la liste des bénéficiaires compte des noms étrangers à notre commune. Ils sont issus de famille proches des fonctionnaires de la wilaya d'Alger», révèlent ces élus qui exhibent des preuves concernant des personnes ayant bénéficié de logements alors qu'ils ne résident même pas en Algérie! M.Zetili est accusé d'avoir vendu l'assiette foncière de la commune de la Casbah sise à Bab Ezzouar à 400 millions de centimes environ, sans demander l'avis et le consentement de l'exécutif communal. «En rassemblant toutes ces données, dix élus opposants sur les 15 que compte l'Assemblée actuelle ont procédé à un retrait de confiance au maire, le 27 septembre 2008.» Pour sa part, le président de l'APC de cette localité, Ammar Zetili, a montré sa légitimité à la tête de l'Assemblée et cela malgré le refus de ses opposants. Le maire n'a pas sa langue dans la poche: «Ces individus qui prétendent être l'opposition ne sont que des égoïstes et des irresponsables.» Selon lui, les opposants à son intronisation à la tête de l'APC ont prémédité cette politique de pourrissement en mettant en avant leur intérêt personnel et reléguant au dernier plan celui des administrés qui l'ont élu. «J'ai tout fait pour éviter cette situation, j'ai même proposé des postes de vice-présidence aux élus des autres partis, en vain!». Aux yeux de M.Zetili, le retrait de confiance n'est pas fondé. «Ces personnes n'ont jamais été dans un conseil municipal et n'ont jamais travaillé avec le président d'APC. Comment voulez-vous retirer la confiance à quelqu'un avec qui vous n'avez jamais travaillé?», s'est-il demandé. Abordant le dossier du projet de construction des 530 logements participatifs dans la commune de Bab Ezzouar, l'orateur a déclaré qu'il n'a «jamais usé de ses privilèges pour faire du favoritisme dans l'attribution des logements». Selon lui, les listes ont été confectionnées depuis des années, puisque ce projet date de 1990. «Même certains de ces opposants ont même bénéficié de ce lot de logements», a-t-il souligné. Il affirmera que tous les bénéficiaires ont déjà payé les tranches exigées. Mais il se trouve que quelques familles ont, depuis, changé de lieu de résidence. «Néanmoins, ils sont en droit de bénéficier dans le cadre de ce programme», tient-il à préciser. Concernant les dettes de la mairie de la Casbah qui s'élèvent à plus de 45 milliards de centimes, le président de l'APC a déclaré que «dans le cadre de la construction de 1030 logements par l'Eplf, cette entreprise a épongé cette dette». M.Zetili a rappelé que le projet des logements a été signé le 7 juillet 2002 entre l'ex-maire de la Casbah et le directeur de l'habitat, qui représentait le wali d'Alger à cette époque et l'entreprise Eplf. «En ce qui me concerne, à mon arrivée à la tête de l'APC en octobre 2002, je n'ai fait que continuer l'opération à condition de prendre 30 logements pour les habitants de la Casbah et d'éponger les dettes de l'APC, et ces deux choses ont été réalisées.» «J'y suis, j'y reste» est aussi valable, semble-t-il, pour le problème de la Casbah. Les opposants souhaitent le départ de l'actuel maire et favorisent la jeunesse, comme le ministre de l'Intérieur l'a souvent rappelé. Pour sa part, le maire, déclare qu'il n'est pas businessman et il appelle ses rivaux à revenir travailler. En attendant une solution définitive de la part du wali d'Alger, les citoyens assistent à l'effondrement des maisons qui menacent leur vie au quotidien. Les vies humaines priment les entêtements et les affaires personnelles.