Il est à se demander si avec la venue de compagnies d'assurances étrangères, le système d'indemnisation «no fault» sera revu. La concurrence sera rude. Le marché algérien des assurances est de plus en plus convoité par les entreprises étrangères, en particulier françaises, a déclaré, hier, Amara Latrous, président de l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR). Il s'exprimait lors d'une conférence de presse animée conjointement avec Abdelmadjid Messaoudi, secrétaire permanent du Conseil national des assurances (CNA) pour présenter le bilan du secteur au premier semestre 2008. «De grands groupes réfléchissent à venir dès 2009 investir en Algérie. Il va y avoir plus de concurrents, chose qui rétablira les équilibres dans le secteur», espère M.Latrous. De son côté, M.Messaoudi a soutenu que la venue de nouveaux opérateurs va booster l'activité et créer un déclic. «On doit s'attendre à de nouveaux agréments. La crise financière mondiale, dont nous sommes relativement à l'abri, a eu un effet bénéfique puisque les sociétés qui viendront ont des stratégies à plus long terme et sur une période relative à moyen terme, il y a une situation qui peut amortir la perte de ressources compensée par ce qui va être fait ici», pense-t-il. Près de 90% des victimes des inondations de Ghardaïa et de Béchar, institutions et particuliers, ont été indemnisées, a assuré M.Amara Latrous. A Ghardaïa, les 16 écoles ont été assurées. Selon le président de l'UAR, le niveau de souscription à l'assurance catastrophe naturelle reste faible. Il déplore le fait qu'à Béchar, par exemple, toutes les victimes qui étaient sur une rive de l'oued n'étaient pas assurées. «Malgré cela, nous avons été obligés d'aider les victimes à déposer leurs dossiers pour se faire indemniser», a-t-il ajouté et de poursuivre que l'effort d'encourager les citoyens à s'assurer doit venir des deux côtés. Sur les délais d'indemnisation, M.Latrous avance le taux de 80% des dossiers des sinistres déclarés qui sont réglés dans des délais raisonnables, sans toutefois fournir un chiffre concernant les dossiers non réglés à ce jour. «Sur 100 dossiers, 20 traînent depuis des mois parce qu'ils sont importants financièrement.» Une étude réalisée par le CNA concernant l'indemnisation des accidents corporels de la circulation, fait ressortir que 70% des dossiers ne concernent qu'un assureur alors que 30% des victimes ne sont pas réglés cinq années après l'accident.