L'Algérie estime que chaque pays arabe ayant des relations avec l'Etat hébreu, peut prendre «tout seul» la décision de les interrompre. La Mauritanie vient de rappeler son ambassadeur en Israël pour protester contre l'offensive israélienne à Ghaza. Cette décision a été prise suite à la proposition faite par l'Algérie, lors de la réunion des pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA) tenue la veille de la réunion du Caire des pays arabes. C'est ce qu'a laissé entendre Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères. «La décision de la Mauritanie ne me surprend pas dans la mesure où cette question nous l'avons discutée lors de la réunion des pays membres de l'UMA.» A en croire les déclarations du chef de la diplomatie nationale, l'Algérie souhaite, sans le manifester directement, que tous les pays arabes ayant des relations avec l'Etat hébreu les rompent. «Il ne faut pas attendre un Sommet de la Ligue arabe pour prendre une telle décision. Chaque pays arabe peut décider tout seul. Cela ne demande pas de concertation ni de consultations entre pays.» Le ministre souligne également que la position et les principes de l'Algérie sont un exemple pour les pays arabes. «L'Algérie défend son principe qu'elle a adopté de longue date. Ainsi, nous sommes un exemple au sein de cette Ligue.» S'exprimant sur la situation a Ghaza, M.Medelci annonce que devant le silence de l'opinion internationale, responsable devant l'Histoire, on risque de vivre «un séisme humanitaire». Dans ce sens, il a indiqué que le Conseil de sécurité de l'ONU doit en urgence adopter une résolution et la faire respecter pour l'arrêt de l'action militaire israélienne contre le peuple palestinien, briser le blocus de la bande de Ghaza pour faciliter les acheminements humanitaires à la population qui souffre sous l'agression israélienne. «L'agression israélienne vient de confirmer que le Conseil de sécurité fonctionne sur des schémas qu'on connaît déjà.» Le ministre indique que les discussions se poursuivent à New York entre les représentants diplomatiques «des pays arabes et les membres du Conseil de sécurité». Et de révéler que l'Algérie a réuni avant-hier les ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité en poste à Alger pour discuter de la situation et faire connaître la position de l'Algérie à ce sujet. Interpellé sur le statu quo que vit le processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc, M.Medelci a déclaré que l'Algérie formule ses voeux pour la désignation de M.Cristopher Rosse, afin de pouvoir remettre sur rail le processus de négociations engagé à Manhassett, New York. «Nous souhaitons que les deux parties concernées puissent trouver une solution à la question en conformité à la légalité internationale.» Sur la question des droits de l'homme, le ministre a annoncé que des ONG très compétentes avaient établi, en 2006, un rapport sur cette question en Algérie et dans les territoires sahraouis, mais, s'interroge le ministre, «n'a pas été publié officiellement depuis cette date». A propos du projet de l'UPM, (Union pour la Méditerranée), le ministre a dévoilé que la dernière réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres, tenue à Marseille, est en contradiction avec le Sommet du lancement de Paris. Il s'explique: «Il a été prévu que le secrétariat sera technique et léger. Or, a Marseille, on a créé 7 postes de secrétaire-adjoint et le secrétariat est devenu politique.» Sur sa lancée, le ministre a déclaré que «l'Algérie n'est pas candidate au poste de secrétariat général de l'UPM». Or, récemment, une source très proche du dossier a confirmé que l'Algérie cible ce poste. Des discussions auraient même été engagées dans ce sens. Sur le sujet de la situation au Sahel, le ministre dévoile que la réunion des chefs d'Etat des pays concernés, aura lieu très prochainement. Il a réitéré que l'Algérie continuera à répondre positivement à toute médiation visant le rétablissement de la paix dans la région.