Renversement de tendance, le prix de l'or noir a repris hier un peu de hauteur. Décidément, le cours du pétrole ne cesse de jouer du yo-yo. Alors que lundi, les cours du pétrole tablaient sur une baisse, ils enregistraient hier une légère hausse. Le baril de Light sweet crude est estimé à 39,05 dollars, une hausse de 1,27 dollar. Pour le baril de Brent de la mer du Nord, il est évalué à 45,09 dollars, une augmentation de 2,64. Ce renversement de tendance est attribué à la réduction par l'Arabie Saoudite de sa part de quota. Selon les propos du ministre saoudien du Pétrole Ali Al-Naïmi, son pays avait retiré 1,7 million de barils par jour du marché. Le baril du pétrole reprend ainsi de la hauteur. Il n'en demeure pas moins qu'il est difficile de s'y retrouver, dans un marché considéré comme volatile. Selon les analystes, investisseurs et courtiers, les prévisions économiques, durant l'exercice 2009, s'annoncent sous de mauvais auspices. La faiblesse de l'activité économique mondiale et le niveau élevé des stocks dans le principal terminal américain, contribuent à tirer vers le bas les prix du pétrole. «La dégradation de l'économie mondiale a affaibli la demande en pétrole. Le deuxième accord sur une baisse substantielle de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, a échoué, jusqu'à présent, à soutenir les prix», selon l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), dans son rapport mensuel. Dans cette conjoncture mondiale, dont les stigmates sont apparents accentuant l'incertitude sur un lendemain meilleur, et les dirigeants multipliant leurs efforts pour stabiliser la situation. Des sommes colossales sont ainsi dégagées, pour renflouer les caisses, dans un objectif de booster l'activité économique. Cependant, la réalité est tout autre, plusieurs entreprises, sont contraintes ces dernières semaines de déposer le bilan. Avec pour conséquence, une baisse de la chaîne de production et la suppression de milliers d'emplois. Effectivement, les craintes sur la demande pétrolière, avaient déjà été attisées, vendredi, par l'annonce de la suppression nette de 524.000 emplois aux Etats-Unis. Avec un taux de 7,2%, de chômage, son plus haut niveau depuis janvier 1993, les Etats-Unis donnent l'impression de s'enfoncer dans la récession. Un état de fait qui engendre, inéluctablement, une forte baisse de la demande de pétrole. En outre, la chute de la consommation par rapport à une offre qui reste élevée, provoque un dérèglement permanent sur le marché. Face à un marche peu stable, l'Organisation des pays producteurs du pétrole n'exclut pas de procéder à une nouvelle réduction de la production. Le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait annoncé lors de la réunion d'Oran que, «s'il le faut nous sommes prêts à opérer à l'avenir d'autre réductions drastiques». Des mesures supplémentaires pourront, ainsi, être prises afin de soutenir les cours du pétrole. Néanmoins, selon le secrétaire général de l'Opep, Abdallah el-Badri, il est «trop tôt» pour évaluer l'impact de la dernière baisse de production décidée en décembre par l'Opep. Il faudrait donc encore attendre, et surveiller le marché. Si ce dernier continue à subir des baisses, il est probable, selon Abdallah el Badri, que l'organisation de l'Opep prenne à cet effet des mesures supplémentaires afin d'enrayer la chute du prix du baril.