Le ralentissement de l'économie mondiale et la chute des prix du pétrole ne manqueront pas d'influer négativement sur l'économie nationale. Algériens, à vos tirelires! «La crise ne pourra en aucun cas nous épargner», ont souligné les experts qui ont pris part, hier, au colloque parlementaire sur le rôle des Etats et leur intervention dans les économies nationales dans le contexte de la crise financière mondiale. Ainsi, faute de débat à l'hémicycle de l'APN, M.Ziari a préféré inviter les 50 experts algériens et étrangers, au niveau de la résidence El Mithak à Alger pour débattre de la question. Lors de son intervention, le professeur Farid Yaïci a indiqué que l'Algérie pourra résister encore deux ans face aux effets de la crise financière mondiale. Selon lui, le ralentissement de l'économie mondiale et la chute des prix du pétrole ne manqueront pas d'infuler négativement sur l'économie nationale: «Si l'Algérie est jusque-là épargnée, dit-il, c'est grâce à la politique financière préventive de l'Etat.» Cela avant d'appeler à revoir la politique économique de l'Etat pour protéger l'économie nationale d'un effondrement certain après deux ans. Lui emboîtant le pas, Abdelaziz Ziari, président de l'APN, a déclaré que l'Algérie sera touchée d'une manière ou d'une autre par les effets de la crise. «Il n'y a guère de territoire autosuffisant et toute crise, même née dans une contrée lointaine, peut nous toucher sous une forme ou une autre», a-t-il affirmé. Pour lui, si l'Algérie n'est que peu, pour le moment, affectée par la crise financière primaire au regard de la nature encore embryonnaire du marché des valeurs boursières dans le pays, il n'en demeure pas moins que l'impact de cette crise sur l'économie réelle des pays industrialisés, avec lesquels s'opère l'essentiel du commerce national à l'international, affecte nécessairement le produit des échanges algériens. En tout état de cause, selon Ziari, «nous commençons à subir cet impact à risque pour le financement de nos programmes en cours et de nos desseins d'avenir». L'intervenant a expliqué cette situation par l'enchevêtrement des intérêts entre les nations au regard de leur croissante interdépendance. Entre les espaces géopolitiques, entre les domaines politique, économique et culturel, la relation qui s'est construite entre la finance et l'économie sont des facteurs favorisant la propagation de la crise. Analysant la situation, le président de l'APN s'est interrogé sur les conséquences qu'auront sur l'Algérie les prédications de la Banque mondiale (BM) pour l'année 2009 et comment l'Algérie pourra t-elle gérer les effets de la crise sur ses programmes de développement et sur son économie. Signalons dans ce contexte que le dernier rapport de la Banque mondiale prévoit, pour 2009, le recul de l'investissement étranger, le ralentissement du commerce extérieur, la chute de volume global d'échange entre nations, la diminution des exportations, etc. Pour réponse, Ziari a appelé à une réflexion d'étape sur ce que devraient être les politiques publiques dans les domaines les plus névralgiques et sur le rôle de l'Etat dans l'économie nationale. Par ailleurs, a-t-il ajouté, l'Etat algérien ne devrait-il pas continuer sur la voie et même renforcer sa politique d'investissement public, de réalisation d'infrastructures en usant de tous les moyens dont il dispose, y compris en soutenant le secteur privé et en bonifiant le climat des affaires pour éviter que la crise financière ne se transforme en crise de l'emploi. Comment donc agir? Reprendre complètement les rênes du pouvoir économique? Renforcer la seule fonction de contrôle? Réguler davantage? En fait, une panoplie de questions posées par Ziari mais qui ne trouvent toujours pas de réponse. Soulignons enfin, que les travaux de la deuxième journée parlementaire se poursuivent aujourd'hui.