Sa première mission est de redonner toute sa crédibilité au Parlement algérien. De sources autorisées et dignes de foi, on apprend que l'ancien ministre de la Formation professionnelle, tête de liste FLN à Alger, Karim Younès, sera le candidat de ce parti pour succéder à Abdelkader Bensalah à la tête de l'APN. La majorité absolue détenue par le parti de Benflis assure, dès à présent, une élection quasi certaine de ce responsable à ce poste clé et hautement stratégique. Nos sources expliquent ce choix, fortement souhaité par le Président de la République ainsi que par le secrétaire général du FLN, par les qualités professionnelles et humaines dont jouit ce responsable. Un militant discipliné, demeuré fidèle à son parti, même durant les périodes les plus sombres de celui-ci, quand les opportunistes de tous bords quittaient le bateau à qui mieux mieux. Mieux encore, les gens, au fait des questions internes à ce parti, n'hésitent pas à dire que Karim Younès est l'un des principaux artisans de la victoire éclatante du FLN lors des législatives du 30 mai dernier. Ce n'est, du reste, pas un hasard, comme le soulignent nos sources, si Karim Younès était assis à la droite de Ali Benflis lors de sa conférence de presse animée vendredi dernier au CIP à l'issue de l'annonce des résultats de ce scrutin. La présence de Karim Younès, natif de Béjaïa et très apprécié dans sa ville natale, à la tête de l'APN, en outre, constitue un geste fort en direction de la Kabylie. Un geste de plus qui annonce sans doute une prochaine prise en charge politique par le parti victorieux aux législatives des multiples problèmes soulevés par cette région. Cette désignation, qualifiée de «sage» dans les milieux très introduits, chercherait, par ailleurs, à pallier l'absence très ressentie, au Parlement, du FFS et du RCD en attendant que les choses entrent progressivement dans l'ordre. Karim Younès, dauphin de Ali Benflis, principal artisan de la nouvelle figure prise par le FLN, a également effectué un travail remarquable au niveau du département ministériel dont il avait, jusque-là, la charge. C'est le premier ministre, est-il besoin de le souligner, à avoir réussi à intéresser les opérateurs étrangers au secteur de la formation professionnelle, à avoir donné un souffle nouveau à ce domaine et à avoir réussi à l'adapter aux mutations et besoins imposés par les options économiques nouvelles adoptées par notre pays. Ce n'est peut-être pas un hasard, comme nous rapportent des sources proches du gouvernement, si en Conseil des ministres, ce responsable est le seul à être appelé par son prénom par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Karim Younès, diplômé universitaire, qui a accompli une bonne partie de sa carrière dans le secteur de l'enseignement, aura sans doute besoin de tous ses talents de pédagogue pour remettre sur les rails la Chambre basse du Parlement algérien. Sans doute faudra-t-il du temps et de la patience pour effacer la gestion quasi «policière» qui était faite de cette Assemblée par son ancien président. Une gestion fermant la porte à toutes les voix jeunes, discordantes, cherchant à traduire les préoccupations citoyennes dans un hémicycle censé n'exister que pour cela. Le FLN, qui veut montrer un visage nouveau et qui cherche, coûte que coûte, à prouver au peuple que son choix a été le bon (pour une fois), mettra tout en oeuvre pour que l'APN devienne le reflet des préoccupations citoyennes, fonctionne comme une véritable Assemblée élue, uniquement préoccupée par le respect de son mandat et, partant, des problèmes posés par les électeurs. De sources officielles, on apprend que la nouvelle APN tiendra sa première séance plénière ce matin au Palais Zighoud-Youcef. Cette session sera consacrée à faire l'appel des nouveaux députés avant de procéder à l'élection du nouveau président de l'Assemblée. L'on croit savoir, à ce sujet, que les autres partis et groupes parlementaires ne présenteront pas de candidats pour deux raisons principales. La première, c'est qu'ils n'ont aucune chance de battre le FLN, la seconde, c'est que le travail allant bon train pour la formation du nouveau gouvernement doit amener les membres de la future coalition à faire montre d'un esprit d'équipes hors normes contrairement aux situations, bien souvent ubuesques, observées dans la précédente APN.
